III. Comment enrayer la dynamique de balkanisation?
La prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées s’accompagne d’une importante multiplicité des acteurs, notamment au niveau régional et national. L’État en forme le pilier, représenté par le ministère de la Santé et des Solidarités qui, disposant de directions départementales et d’un réseau d’agences régionales de santé ou ARS, s’associe également à différentes organisations nationales pour mettre en œuvre les plans de santé publique. Parmi les institutions intimement liées à l’État, on peut notamment nommer l’INPES ou Institut national de prévention et d’éducation en santé, la HAS ou Haute autorité en santé, le HCSP ou Haut conseil de santé publique, ou encore l’ANESM ou Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux.
La mise en œuvre des actions de prévention sur le territoire régional est particulièrement prise en main par les ARS, dont les réalisations passent par les communes, les départements, ainsi qu’avec les caisses primaires d’assurance maladie. L’INPES œuvre dans les campagnes de prévention, tant générales que sur la perte d’autonomie. En partenariat avec le réseau des caisses primaires et des ARS, la CNAMTS développe également des campagnes de prévention spécifiques auprès des patients et des professionnels de la santé.
Dans le cadre de la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées, les caisses de retraite jouent un rôle majeur. Leur objectif consiste d’ailleurs à réorienter leurs programmes sociaux vers des actions de prévention. En 2010, plus de 600 000 euros ont été investis à destination des personnes âgées. Différents programmes ont également été mis au point, et ce, même si l’objectif est encore loin d’être atteint. Des centres de prévention médico-psychosociale ont notamment été mis en place par l’AGIRC-ARRCO. La MSA a également élaboré un programme d’activation cérébrale (PAC-EUREKA), et un partenariat entre CNAV-CNAMTS permettra un meilleur ciblage des actions de prévention au niveau local.
Les communes et leurs CCAS (Centres d’action sociale) prennent également part à la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées, particulièrement dans le cadre de la lutte contre l’isolement et la vulnérabilité sociale. Des actions de préventions individuelles et collectives sont tout aussi bien menées par les départements, mais jusque- là, l’aide humaine à la vie quotidienne reste majoritaire. Les assurances, mutuelles et institutions de prévoyance se targuent quant à elles d’offrir leurs appuis dans les actions de prévention, notamment par l’intermédiaire des sociétés d’assistance, en termes social et médical.
Fragmentation des actions
Si la multiplicité des acteurs devait aboutir à de grandes réalisations dans la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées, quelques points restent à situer.
Selon le Haut conseil de santé publique, l’absence d’une vision globale et transversale, ainsi que celle d’axes stratégiques à l’échelle nationale conduisent en effet à l’éparpillement des acteurs, pourtant volontaires. Le conseil d’analyse stratégique et le conseil de la CNSA a également avancé l’insuffisance du ciblage des actions de prévention, notamment afin de détecter les personnes réellement dans le besoin. Les évaluations sont également jugées insatisfaisantes, particulièrement par les bailleurs de fonds qui, automatiquement, hésitent à investir. On remarque également un manque de professionnalisme au niveau des opérateurs, ainsi qu’une importante fragmentation de l’expertise. Avec l’attribution des responsabilités entre les caisses de retraite, qui prennent en charge les personnes en GIR 5 et 6, et les départements (GIR 1 à 4), les actions se retrouvent également divisées. Alors que de leur côté, les personnes âgées sont de plus en plus difficiles à atteindre à cause de l’image négative de la dépendance et de la vieillesse, projetée par les représentations sociales.
La mise en œuvre des actions de prévention sur le territoire régional est particulièrement prise en main par les ARS, dont les réalisations passent par les communes, les départements, ainsi qu’avec les caisses primaires d’assurance maladie. L’INPES œuvre dans les campagnes de prévention, tant générales que sur la perte d’autonomie. En partenariat avec le réseau des caisses primaires et des ARS, la CNAMTS développe également des campagnes de prévention spécifiques auprès des patients et des professionnels de la santé.
Dans le cadre de la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées, les caisses de retraite jouent un rôle majeur. Leur objectif consiste d’ailleurs à réorienter leurs programmes sociaux vers des actions de prévention. En 2010, plus de 600 000 euros ont été investis à destination des personnes âgées. Différents programmes ont également été mis au point, et ce, même si l’objectif est encore loin d’être atteint. Des centres de prévention médico-psychosociale ont notamment été mis en place par l’AGIRC-ARRCO. La MSA a également élaboré un programme d’activation cérébrale (PAC-EUREKA), et un partenariat entre CNAV-CNAMTS permettra un meilleur ciblage des actions de prévention au niveau local.
Les communes et leurs CCAS (Centres d’action sociale) prennent également part à la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées, particulièrement dans le cadre de la lutte contre l’isolement et la vulnérabilité sociale. Des actions de préventions individuelles et collectives sont tout aussi bien menées par les départements, mais jusque- là, l’aide humaine à la vie quotidienne reste majoritaire. Les assurances, mutuelles et institutions de prévoyance se targuent quant à elles d’offrir leurs appuis dans les actions de prévention, notamment par l’intermédiaire des sociétés d’assistance, en termes social et médical.
Fragmentation des actions
Si la multiplicité des acteurs devait aboutir à de grandes réalisations dans la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées, quelques points restent à situer.
Selon le Haut conseil de santé publique, l’absence d’une vision globale et transversale, ainsi que celle d’axes stratégiques à l’échelle nationale conduisent en effet à l’éparpillement des acteurs, pourtant volontaires. Le conseil d’analyse stratégique et le conseil de la CNSA a également avancé l’insuffisance du ciblage des actions de prévention, notamment afin de détecter les personnes réellement dans le besoin. Les évaluations sont également jugées insatisfaisantes, particulièrement par les bailleurs de fonds qui, automatiquement, hésitent à investir. On remarque également un manque de professionnalisme au niveau des opérateurs, ainsi qu’une importante fragmentation de l’expertise. Avec l’attribution des responsabilités entre les caisses de retraite, qui prennent en charge les personnes en GIR 5 et 6, et les départements (GIR 1 à 4), les actions se retrouvent également divisées. Alors que de leur côté, les personnes âgées sont de plus en plus difficiles à atteindre à cause de l’image négative de la dépendance et de la vieillesse, projetée par les représentations sociales.