La loi n’a toujours pas été présentée en Conseil des ministres et l’encre continue de couler. Pour résumer, depuis des mois, le débat fait rage entre partisans et opposants à la modification de l’article du Code civil concernant les entreprises. Dans une tribune publiée par le journal Le Monde , l’économiste et professeur à l’ESCP Jean-Marc Daniel prend part aux discussions. Il se positionne contre la modification du Code civil et estime que la concurrence et la fiscalité sont de meilleurs leviers d’action.
« Le fait que, malgré cette succession de textes plus ou moins solennels, la promotion de la « responsabilité sociale de l’entreprise » (RSE) réclame encore, aux yeux des pouvoirs publics, de nouvelles expertises et de nouvelles lois, montre qu’il y a un problème de méthode. Un problème grave car non seulement le bricolage juridique récurrent autour de l’entreprise n’a pas fait ses preuves, mais il tend à devenir pernicieux » analyse l’économiste après un bref rappel des débats précédents.
Selon lui, la RSE doit être abordée par un biais plus économique que juridique ou moral. « Pour en définir le contenu, un retour au célèbre article de Milton Friedman de 1970 sur la RSE s’impose. Il y confirme que le rôle de l’entreprise est de produire dans le but de faire du profit. Mais il ajoute que chaque chef d’entreprise est citoyen ; si bien qu’il a évidemment le devoir de respecter les lois mais également la possibilité de se comporter en humaniste. Friedman va en fait plus loin » écrit-il.
De manière plus explicite, il ajoute plus loin que « La meilleure garantie de la RSE, c’est la concurrence. Car elle oblige l’entreprise à répondre aux attentes de ses clients pour ne pas les perdre ; et elle l’oblige à payer ses salariés à des niveaux conformes à leur productivité et à consentir à des avancées sociales, telles que la création d’un salaire minimum ou la généralisation de la formation professionnelle, pour éviter de les voir partir. »
Enfin, il ajoute que pour ce qui est du respect de l’environnement il est aussi plus pertinent d’utiliser des outils économiques. « Les économistes, qui parlent à propos de la pollution d’« externalités négatives », proposent de créer une fiscalité incitative organisée autour de taxes « pigoviennes », du nom de l’économiste britannique Arthur Pigou (1877-1959), qui en fit la théorie. Une refonte de notre fiscalité substituant progressivement des taxes carbone à l’invraisemblable myriade d’impôts que doivent payer les entreprises est le plus sûr moyen de préserver notre planète » assure-t-il.
Lire en intégralité la tribune sur le site du quotidien Le Monde
« Le fait que, malgré cette succession de textes plus ou moins solennels, la promotion de la « responsabilité sociale de l’entreprise » (RSE) réclame encore, aux yeux des pouvoirs publics, de nouvelles expertises et de nouvelles lois, montre qu’il y a un problème de méthode. Un problème grave car non seulement le bricolage juridique récurrent autour de l’entreprise n’a pas fait ses preuves, mais il tend à devenir pernicieux » analyse l’économiste après un bref rappel des débats précédents.
Selon lui, la RSE doit être abordée par un biais plus économique que juridique ou moral. « Pour en définir le contenu, un retour au célèbre article de Milton Friedman de 1970 sur la RSE s’impose. Il y confirme que le rôle de l’entreprise est de produire dans le but de faire du profit. Mais il ajoute que chaque chef d’entreprise est citoyen ; si bien qu’il a évidemment le devoir de respecter les lois mais également la possibilité de se comporter en humaniste. Friedman va en fait plus loin » écrit-il.
De manière plus explicite, il ajoute plus loin que « La meilleure garantie de la RSE, c’est la concurrence. Car elle oblige l’entreprise à répondre aux attentes de ses clients pour ne pas les perdre ; et elle l’oblige à payer ses salariés à des niveaux conformes à leur productivité et à consentir à des avancées sociales, telles que la création d’un salaire minimum ou la généralisation de la formation professionnelle, pour éviter de les voir partir. »
Enfin, il ajoute que pour ce qui est du respect de l’environnement il est aussi plus pertinent d’utiliser des outils économiques. « Les économistes, qui parlent à propos de la pollution d’« externalités négatives », proposent de créer une fiscalité incitative organisée autour de taxes « pigoviennes », du nom de l’économiste britannique Arthur Pigou (1877-1959), qui en fit la théorie. Une refonte de notre fiscalité substituant progressivement des taxes carbone à l’invraisemblable myriade d’impôts que doivent payer les entreprises est le plus sûr moyen de préserver notre planète » assure-t-il.
Lire en intégralité la tribune sur le site du quotidien Le Monde