Par Jacques Loubet, professeur retraité en centre de formation par l'apprentissage .
Parmi eux, le fait que la conjoncture économique refroidit sensiblement les employeurs et maîtres d’apprentissage à l’égard de la formation des jeunes. On également citer le fait que le récent contrat de génération a fait concurrence à l’apprentissage plutôt qu’il n’a agi en complémentarité. Par méconnaissance enfin, un nombre sans doute trop important d’étudiants et de parents se détournent l’apprentissage qui n’est pas considéré en France comme une voie royale de formation, contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne où ces cursus sont très valorisés.
Hisser l’apprentissage au rang de formation initiale …
Si en France, l’apprentissage souffre de la moindre considération qui lui portent les étudiants, c’est notamment parce qu’il n’est pas appréhendé comme une formation initiale à part entière. Pour changer cette situation, rien ne serait pourtant plus simple. Il suffirait :
Notons que ces solutions ne sont ni entièrement inédites, ni complexes à mettre en place. Il y a 20 ans de cela, une commission départementale d’apprentissage était déjà chargée de contrôler les capacités de formations des entreprises. Ce dispositif pourrait être ressuscité et complété par le contrôle d’inspecteurs de l’apprentissage choisis au sein des branches professionnelles afin d’attester de la qualité des formations dispensées tant dans les entreprises que dans les centres de formation. L’administration de ces derniers établissements, bénéficiant d’un fort ancrage local, pourrait d’ailleurs se faire avantageusement au niveau régional, dans le cadre de statuts harmonisés pour les personnels.
- De créer un diplôme spécifique d’enseignant en alternance. Ce faisant, on reconnaîtrait les compétences du personnel enseignant des centres de formation d’apprentis, or il est urgent de le faire.
- D’instaurer la rémunération des maîtres d’apprentissage en entreprise. Un juste retour des choses quand on connaît l’effort que représente la prise en charge d’un apprenti. D’autant que cela donnerait à l’État un levier pour encourager la professionnalisation des maîtres d’apprentissage.
Notons que ces solutions ne sont ni entièrement inédites, ni complexes à mettre en place. Il y a 20 ans de cela, une commission départementale d’apprentissage était déjà chargée de contrôler les capacités de formations des entreprises. Ce dispositif pourrait être ressuscité et complété par le contrôle d’inspecteurs de l’apprentissage choisis au sein des branches professionnelles afin d’attester de la qualité des formations dispensées tant dans les entreprises que dans les centres de formation. L’administration de ces derniers établissements, bénéficiant d’un fort ancrage local, pourrait d’ailleurs se faire avantageusement au niveau régional, dans le cadre de statuts harmonisés pour les personnels.
… Lui donner une nouvelle visibilité …
Si la formation par l’apprentissage ne peut espérer gagner ses lettres de noblesse sans voir son statut revalorisé, elle ne peut pas non plus s’attendre à susciter des vocations auprès des étudiants sans prendre en compte leurs considérations. À cet égard, pourquoi ne pas organiser des assises annuelles au mois de juin et réunir tous les acteurs de cette filière dans le but de cerner les bassins d’emplois et les besoins en formation ? Pourquoi redouter de créer des formations quand les débouchés existent et rechigner à supprimer certains cursus quand ils s’avèrent ne plus être porteurs ? Pourquoi ne pas communiquer plus activement et positivement sur ces formations en les présentant à l’occasion d’évènement, de salon ou même directement aux élèves de collèges ? Pourquoi ne pas indexer les rémunérations des apprentis en fonction de leur cursus et encourager les formations longues, quitte à faire contribuer l’État dans le versement de complément direct de rémunération ?