Il reste encore de nombreux mystères à éclaircir concernant le cerveau et son vieillissement. « L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle reflète l'augmentation de l'apport en sang dans les régions actives du cerveau, fournissant l'oxygène et les nutriments nécessaires aux neurones. La comparaison au fil du temps des signaux IRMf de personnes de groupes d'âge différents ou de ces mêmes personnes permet de gagner une meilleure compréhension de l'architecture et du fonctionnement du cerveau humain. Cette démarche a mis en lumière les changements normaux et pathologiques liés à l'âge à l'oeuvre dans le cerveau ainsi que les différences entre individus, contribuant ainsi à la détection et à la caractérisation des troubles neurodégénératifs, tels que la maladie d'Alzheimer », explique un communiqué du CORDIS, l’organisme en charge des projets financés par l’UE.
« Certaines caractéristiques fréquentes détectées par IRMf, notamment la désactivation de certaines régions du cerveau pendant le contrôle cognitif et l'activation accrue des zones préfrontales au cours du vieillissement, ont toutefois donné lieu à des questions d'interprétation », explique Anna Rieckmann, la coordinatrice du projet SIMULTAN.
Financé par le Conseil européen de la recherche, ce projet a pour vocation d’analyser les signaux liés au vieillissement. « Lorsque les neurones sont actifs, ils ont besoin d'une plus grande quantité d'oxygène et de nutriments (demande métabolique), ce qui entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins de cette région et, partant, augmente le débit sanguin et l'apport en oxygène (contributions hémodynamiques). Cette réaction génère un surplus d'hémoglobine oxygénée dans la région concernée, visible par imagerie IRMf. L'ennui, c'est que les nombreux processus qui associent l'activation des neurones à l'augmentation des signaux IRMf sont complexes et ne sont pas pleinement compris », ajoute le CORDIS.
« Par exemple : Les différences entre les signaux IRMf des adultes âgés et ceux des adultes plus jeunes reflètent-elles des différences en termes d'activité neuronale ou de débit sanguin et d'apport en oxygène des systèmes vasculaires plus âgés ?», s'interroge Anna Rieckmann.