La situation politique en Grande-Bretagne et l’imbroglio autour du Brexit nous interpellent. Quelles relations établir avec la montée des populismes dans le monde et la chute des anciens systèmes politiques ? Est-ce un avertissement supplémentaire de la perte de repères et de l’anxiété des peuples face à l’avenir ?
Lorsqu’il y a deux ans James Cameron organise un référendum, il pense en finir avec les divisions internes au Parti conservateur. On connait le résultat. Winston Churchill aimait à répéter « 80% de nos problèmes ne sont que le résultat des idées que nous avions, hier, trouvées intelligentes. »
La xénophobie a été au cœur du résultat, comme elle l’est dans les dérives populistes et adémocratiques en Hongrie, en Pologne, en Autriche et même en Allemagne où l’AFD siège désormais au Bundestag.
La personnalité de Boris Johnson ne laisse pas augurer un processus beaucoup plus serein dans les mois qui viennent. Avec un net ralentissement de l’activité économique britannique, le successeur de Theresa May sera-t-il en capacité de relancer le pays et à prendre des décisions majeures ? Ne peut-on craindre une situation plus chaotique encore ?
Thérésa May a été chargée de gérer le Brexit alors qu’elle avait fait campagne pour le « remain ». Le paradoxe explique pour beaucoup son échec.
Quant à la dissolution de la Chambre des Communes qu’elle avait trouvée intelligente, elle l’a privée de majorité pour faire accepter les accords de Bruxelles.
La perspective de la primature de Boris Johnson soulève la perspective d’un Brexit dur, très récessif pour le Royaume Uni …
Les États-Unis de Donald Trump jouent un rôle sans ambiguïté auprès du gouvernement britannique. Début juin, Trump était à Londres pour appuyer le Brexit et le candidat Boris Johnson. Qu’ont-ils à gagner dans un Brexit sans accord ?
Washington joue la carte d’une Europe faible et d’un Euro en crise laissant au Dollar le monopole des réserves de change internationales.
Si les Britanniques demandaient la révocation de leur procédure de sortie de l’Union Européenne, ils s’appuient même sur la Pologne pour y mettre un véto.
La City pourrait-elle se muer en paradis fiscal aux portes de l’Europe selon vous ?
C’est la claire ambition de l’aile dure des Conservateurs. Mais tant que la zone Euro représentera la seule alternative au Dollar, cette hypothèse est fragile.
En relation avec le projet européen initial, quel sens pouvons-nous donner au Brexit dans une perspective historique ?
Le grand historien Arnold Toynbee disait « l’Angleterre est une île, vous savez tout sur son histoire ». Le Général de Gaulle a, par trois fois, bloqué la candidature britannique en déclarant qu’Albion voulait y entrer pour mieux la déstabiliser. Il faudra attendre 1973 pour que Londres rejoigne l’Europe.
Si le Brexit a lieu, de l’Irlande (unioniste) à l’Ecosse (souverainistes) , l’unité même du Royaume sera fragilisée. Dans cette attente, l’hypothèse la plus probable est que le dossier dure et parasite l’énergie des 28. Cette hypothèse a été théorisée à Cambridge sous le nom de « brexeternity ».
Lorsqu’il y a deux ans James Cameron organise un référendum, il pense en finir avec les divisions internes au Parti conservateur. On connait le résultat. Winston Churchill aimait à répéter « 80% de nos problèmes ne sont que le résultat des idées que nous avions, hier, trouvées intelligentes. »
La xénophobie a été au cœur du résultat, comme elle l’est dans les dérives populistes et adémocratiques en Hongrie, en Pologne, en Autriche et même en Allemagne où l’AFD siège désormais au Bundestag.
La personnalité de Boris Johnson ne laisse pas augurer un processus beaucoup plus serein dans les mois qui viennent. Avec un net ralentissement de l’activité économique britannique, le successeur de Theresa May sera-t-il en capacité de relancer le pays et à prendre des décisions majeures ? Ne peut-on craindre une situation plus chaotique encore ?
Thérésa May a été chargée de gérer le Brexit alors qu’elle avait fait campagne pour le « remain ». Le paradoxe explique pour beaucoup son échec.
Quant à la dissolution de la Chambre des Communes qu’elle avait trouvée intelligente, elle l’a privée de majorité pour faire accepter les accords de Bruxelles.
La perspective de la primature de Boris Johnson soulève la perspective d’un Brexit dur, très récessif pour le Royaume Uni …
Les États-Unis de Donald Trump jouent un rôle sans ambiguïté auprès du gouvernement britannique. Début juin, Trump était à Londres pour appuyer le Brexit et le candidat Boris Johnson. Qu’ont-ils à gagner dans un Brexit sans accord ?
Washington joue la carte d’une Europe faible et d’un Euro en crise laissant au Dollar le monopole des réserves de change internationales.
Si les Britanniques demandaient la révocation de leur procédure de sortie de l’Union Européenne, ils s’appuient même sur la Pologne pour y mettre un véto.
La City pourrait-elle se muer en paradis fiscal aux portes de l’Europe selon vous ?
C’est la claire ambition de l’aile dure des Conservateurs. Mais tant que la zone Euro représentera la seule alternative au Dollar, cette hypothèse est fragile.
En relation avec le projet européen initial, quel sens pouvons-nous donner au Brexit dans une perspective historique ?
Le grand historien Arnold Toynbee disait « l’Angleterre est une île, vous savez tout sur son histoire ». Le Général de Gaulle a, par trois fois, bloqué la candidature britannique en déclarant qu’Albion voulait y entrer pour mieux la déstabiliser. Il faudra attendre 1973 pour que Londres rejoigne l’Europe.
Si le Brexit a lieu, de l’Irlande (unioniste) à l’Ecosse (souverainistes) , l’unité même du Royaume sera fragilisée. Dans cette attente, l’hypothèse la plus probable est que le dossier dure et parasite l’énergie des 28. Cette hypothèse a été théorisée à Cambridge sous le nom de « brexeternity ».