En lançant une campagne de recrutement fin mars, l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) sème doute et interrogation. Alors que la hausse progressive qui se transforme en nouveau pic épidémiologique s’annonce depuis des semaines, chercher maintenant à recruter témoigne d’un nouveau décalage flagrant. « Dans le cadre de l'épidémie de COVID-19, le 24 mars 2021, en Île-de-France 1339 patients étaient hospitalisés en réanimation dont 478 à l'AP-HP et 3099 patients étaient hospitalisés en hospitalisation complète dont 1001 à l'AP-HP. Dans les prochaines semaines, pour la région Île-de-France, les projections prévoient la poursuite de l'augmentation du nombre de patients graves à prendre en charge : de 1 700 à 2 000 patients nécessiteront une réanimation à la fin du mois de mars 2021 ; l'AP-HP devra assurer la prise en charge de près de 40 %. Cela signifie la nécessité d'une déprogrammation de l'activité chirurgicale ainsi qu'un effort très important de recrutement de renforts en personnels formés en soins critiques » commence le communiqué de l’AP-HP.
Une présentation de la situation qui introduit ensuite l’annonce d’un plan de recrutement : « Dans ce contexte, L'AP-HP recrute plus de 300 infirmiers (IDE et IADE) afin de soutenir ses équipes soignantes mobilisées dans les hôpitaux en Ile-de-France ». S’il ne s’agit évidemment pas de la première annonce de recrutement depuis le début de la crise covid l’an dernier, il est pour le moins surprenant de voir ce genre de communication au plus fort de ce qui est une troisième vague. Plaider la surprise des effets de l’épidémie sur les services hospitaliers n’est pas une option plus d’un an après le premier ressac. Quels que soient les responsabilités et les difficultés à trouver du personnel, le communiqué de l’AP-HP est un terrible aveu. La démonstration que malgré l’installation du Covid-19 nos premières lignes hospitalières ne sont pas mieux équipées. Au mieux vaccinés, les rangs des soignants ne se sont pas étoffés.