Pour ceux qui avaient lutté pour le bannissement des pesticides néonicotinoides, la pillule ne passe pas. « Les néonicotinoides sont une famille de pesticides très dangereux. Certains sont même 7000 fois plus puissants que le DDT. Malgré cela, le gouvernement n'a pas hésité un instant : face aux baisses de rendements des betteraves à sucre (entre 8 et 15%) sur certaines zones de production, due au développement du virus de la jaunisse, et à la demande de la filière d'accorder une dérogation pour les autoriser à nouveau, un projet de loi a vite été mis sur la table. L'ironie de l'histoire : la loi biodiversité passée en 2016 prévoyait leur interdiction totale... en 2020 ! » commence la Fondation Nicolas Hulot.
Début octobre, l’Assemblée nationale s’est largement prononcée en faveur d’un rétablissement partiel et dans des cas particuliers de ce pesticide décrié notamment pour ses effets sur les abeilles. « Le vote en faveur du projet de loi néonicotinoides est un recul inédit et d'autant plus inacceptable que d'autres solutions sont envisageables pour soutenir la filière betteravière sans pour autant revenir sur une des avancées environnementales les plus significatives de la dernière décennie. Les députées et députés ont voté à la majorité (313 pour et 158 contre) pour le projet de loi qui réautorise les néonicotinoïdes pour la production de betterave à sucre. Le débat au sein de l'hémicycle est clivant et profond. C'est le vote qui a le plus divisé depuis le début du quinquennat au sein de chaque groupe à l'exception de La France Insoumise, Ecologie Démocratie et Solidarité et les Socialistes. Du côté de la majorité une vraie fissure s'est opérée avec 32 votants contre et 36 abstentions » souligne l’organisme. Avant de défendre point par point les possibilités pour l’agriculture de faire sans ce pesticide.