L’approche de la Préfecture de Paris pour faire interdire les rassemblements qui demandent le retour des messes est un sujet. Car si finalement la manifestation devant l’église Saint Sulpice a eu lieu, c’est que le Tribunal administratif n’a pas été convaincu par les arguments avancés par le Préfet Didier Lallement. « Peu glorieuse avait été la tactique utilisée par la préfecture de police de Paris pour empêcher tout recours des organisateurs : dans un premier temps, elle avait soumis l’autorisation d’un rassemblement pour le dimanche aux conditions suivantes : « pas de prières, pas de chants, pas de messe et absence de signes religieux apparents ». Les organisateurs confièrent à Me Henri de Beauregard le soin de déposer un référé-liberté pour revoir ces conditions. Une audience au tribunal administratif fut fixée au samedi mais, dans la nuit, la Préfecture revint sur les conditions pour les réduire à une seule : « pas de messe de rue » » commente Le Figaro .
Comme si la question des prières de rue avait été une question de prière et non une question de non-autorisation, la préfecture est sortie de son rôle et la justice administrative l’a remise dans le rang. « Pourquoi le préfet de police de Paris a-t-il échoué ce week-end ? Alors que la demande des organisateurs avait été déposée en préfecture, dès mardi, pour une manifestation ce dimanche, Didier Lallement leur a répondu par lettre, samedi, pour leur dire qu’il avait décidé « de ne pas interdire » le rassemblement mais posait deux conditions : le respect strict des consignes sanitaires et, à nouveau, l’absence de «prières de rue». Samedi, les organisateurs et Me Henri de Beauregard ont déposé un référé-liberté au tribunal administratif. Le juge l’a examiné en urgence et a finalement autorisé la manifestation car « rien dans le droit français ne prévoit de soumettre un rassemblement à l’absence de prière », commente l’avocat » appuie le quotidien.