La fin de la certitude scientifique
Karl Popper (c) Wikimedia
Avant l'avènement de la découverte scientifique, une théorie était considérée comme vraie, si elle était vérifiée. Les résultats scientifiques avaient donc un caractère certain. Un énoncé scientifique pouvait ainsi s'avérer vrai, à partir du moment où il était confirmé par les faits. Une science vraie était donc une science vérifiée.
Les travaux de Karl Popper vont profondément changer la perception de la Science, en remettant en cause l'idée de vérité définitive telle qu'elle existait au XVIII ème siècle. Pour lui, la démarche scientifique ne doit pas chercher à prouver des hypothèses (approche confirmatoire) mais à éliminer celles qui sont démenties par les faits et donc assurément fausses. La Science ne doit donc pas rechercher des vérifications, mais des expériences cruciales, en se dotant d'une attitude critique.
Les travaux de Karl Popper vont profondément changer la perception de la Science, en remettant en cause l'idée de vérité définitive telle qu'elle existait au XVIII ème siècle. Pour lui, la démarche scientifique ne doit pas chercher à prouver des hypothèses (approche confirmatoire) mais à éliminer celles qui sont démenties par les faits et donc assurément fausses. La Science ne doit donc pas rechercher des vérifications, mais des expériences cruciales, en se dotant d'une attitude critique.
Selon cette logique, K. Popper est donc porteur d'un pluralisme critique, en considérant qu'il n'existe pas de vérité absolue. Il est seulement possible, à partir de tests rigoureux, de corriger ses erreurs et donc d'approcher la vérité, en réfutant notamment les théories fausses. Selon ce principe, à mesure que les théories rivales sont éliminées, la vraisemblance des théories, ayant su résister, se verra renforcer.
Le critère de réfutabilité
Pour l'épistémologue Karl Popper, il convient d'admettre que les observations qui coïncident avec les prédictions des hypothèses, ne permettent pas de conclure à la véracité de la théorie. La raison vient du fait qu'on ne voit que ce que l'on veut bien voir (biais cognitif de confirmation). En revanche, si l’expérimentation prend en défaut la théorie, c’est-à-dire si les observations attendues ne se réalisent pas, on peut en toute rigueur conclure que la théorie est fausse.
De ce fait, une science ne peut être considérée comme vraie. Elle peut au mieux se prévaloir d'être provisoirement vraie ou jugée comme non fausse, selon le critère de réfutabilité. Si aucun fait expérimental ne vient infirmer la théorie, celle-ci est corroborée. A l'inverse, un seul fait expérimental (observation) ne corroborant pas la théorie suffit à l'infirmer (la théorie est alors reconnue scomme fausse).
Par conséquent, tant qu'une théorie réfutable n'est pas infirmée, elle est dite "corroborée". La corroboration remplace ici la vérification (vérité absolue). La réfutation repose sur l’idée qu’une accumulation de faits ne permet jamais d’attester de la véracité d’une proposition (Popper 1973). En revanche, il est toujours possible de s’appuyer sur des arguments issus de l’observation, pour corroborer ou infirmer des propositions/hypothèses antérieurement développées. Les écrits de K. Popper viennent ainsi remettre en cause l'idée de certitude scientifique, en permettant à tout moment, à un énoncé scientifique de pouvoir être démenti par les faits.
Ce qui relève de la Science
Dans la conception de K. Popper, un énoncé scientifique est donc un énoncé qu'il est possible de réfuter, pour en tester sa validité. Si un énoncé ne présente pas les conditions nécessaires à sa réfutabilité, cela signifie qu'il est impossible a priori de tester ses hypothèses. Il ne peut donc prétendre avoir une valeur scientifique. On se trouve dès lors en présence d'une pseudo-science.
C'est pour cette raison que l'auteur considère la psychanalyse freudienne, comme étant irréfutable, c'est à dire non testable d'un point de vue scientifique. En effet, le fait que les travaux de Freud portent sur l'inconscient empêche de tester tout type de de propositions et ne peut dans ce cas relever d'une démarche scientifique.
C'est pour cette raison que l'auteur considère la psychanalyse freudienne, comme étant irréfutable, c'est à dire non testable d'un point de vue scientifique. En effet, le fait que les travaux de Freud portent sur l'inconscient empêche de tester tout type de de propositions et ne peut dans ce cas relever d'une démarche scientifique.
Une « bonne » théorie est par conséquent une théorie qui a résisté jusqu'à date à toutes les tentatives de réfutation, à l'instar de la théorie de la relativité qui a été systématiquement mise à l'épreuve des faits. Dans la conception Popperienne, on peut donc démontrer rigoureusement qu'une théorie est fausse (certitude scientifique négative), mais on ne peut attester qu'une théorie est définitivement vraie (absence de certitude scientifique positive).
Conclusion
Pour Kark Popper, une théorie ne peut jamais être absolument confirmée. Ses travaux viennent ainsi mettre fin à l'idée de certitude scientifique. Néanmoins, le Philosophe et épistémologue K. Popper croit au progrès et à la science. Il critique le relativisme universel et le scepticisme. S'il se refuse à toute forme de dogmatisme, il ne considère pas, pour autant, que toutes les opinions se valent et que rechercher la vérité soit inutile. Au contraire, il croit en la robustesse et à l'objectivité de la science, à savoir son accord avec la réalité, qui augmentent avec la capacité des théories à résister aux tests scientifiques.
Pour aller plus loin
Popper Karl R., Les deux problèmes fondamentaux de la théorie de la connaissance (1932), traduction française de Christian Bonnet, Paris, Hermann, 1999.
Popper Karl R., La logique de la découverte scientifique (1934), traduction française de Nicole Thyssen-Rutten et Philippe Devaux, Payot, Genève, 1973.
Popper Karl R., La société ouverte et ses ennemis, Tome 2 Hegel et Marx (1945), traduction de Jacqueline Bernard et Philippe Monod, Paris, Editions du Seuil, 1979.
Popper Karl R., Conjectures et réfutations. La croissance du savoir scientifique (1963), traduction de Michelle-Irène et Marc B. de Launay, Payot, Genève, 2006.
Meier O., "Facteurs de réussite de la réalisation d'objectifs de symbiose en phase de post-acquisition, Thèse de Doctorat, UPVM, 1998.