En juin dernier un jeune ours a été abattu à Ustou en Ariège. Un acte interdit et problématique face aux enjeux de la réintroduction de cet animal et à la protection de la biodiversité. La mobilisation des associations est fondamentale pour faire face aux intérêts des populations locales et surtout faire respecter la loi.
Cependant, on assiste à un bras de fer surréaliste entre d’un côté les autorités politiques du conseil départemental et de l’autre l’association Sea Shepherd. Les deux semblent avoir oublié que la priorité est le respect de la loi telle qu’elle est appliquée par la justice grâce aux enquêteurs.
« A la suite de l'abattage d'un jeune ours à Ustou en juin dernier et face à l'omerta locale sur le sujet, Sea Shepherd a proposé une récompense de 10.000 euros pour tout témoignage qui aiderait la justice à faire condamner le ou les coupable(s).
La récompense atteint à ce jour 50.000 euros à la suite des dons spontanés de citoyens, d'associations et d'entreprises locales et nationales. Si Sea Shepherd a déjà eu recours à ce procédé par le passé en France et à l'étranger, une participation de la société civile pour faire monter la récompense est une première, preuve s'il en fallait du ras le bol général face à l'impunité dont jouissent en France ceux qui détruisent la vie sauvage » annonce en effet l’ONG, sans réaliser tout ce qui est problématique dans le principe d’une récompense pour un témoignage dans une enquête de police. Et ce d’autant plus que ce procédé n’est jamais proposé pour des homicides ou crimes en tous genres qui sont commis tous les jours.
Signe que le sensationnalisme est devenu le premier outil des associations, l’on peut – tout en soutenant leur cause de défense de la biodiversité – s’alarmer de cette mentalité de justiciers.
Une situation qui est aussi de la responsabilité du Conseil départemental d’Ariège qui a envoyé de très mauvais signaux dans cette affaire. Plutôt que d’appeler à ce que lumière soit faite sur les conditions de l’abattage interdit de cet ours, Christine Téqui, la présidente, a ainsi appelé sans détours à ce que l’on n’en sache pas plus. « Au-delà du caractère pénalement répréhensible, une telle omerta imposée par la présidente du département constitue une dérive grave dans un Etat de droit » a commenté Lamya Essemlali, la Présidente de Sea Shepherd en France.