Votre approche philosophique voire spirituelle développée dans cet ouvrage est atypique. Pourquoi avoir développé votre réflexion sur le développement responsable sous ce prisme ci ?
O. D. : Nous sommes entrés en transition : entre globalisation (générant un croisement ou « choc » des cultures) et incertitudes (résultantes de la montée d’une double rupture sociétale et environnementale), l’économie de marché, la science (en particulier la chimie), la technologie, l’exercice même de la démocratie sont réinterrogés. Nous avons besoin de réintégrer le sens dans ce que nous faisons, vers la cible d’un développement harmonieux et à long terme. Ce qui conduit à réinterroger le sens de « valeur ». Au Moyen Âge « valeur » signifiait « force de vie » : cela ne saurait se confondre avec le PIB ou le chiffre d’affaire…
M.-T. D.-A. : Habituellement, on aborde le « développement durable » en mettant en avant des produits, des technologies (piles à combustibles, panneaux photovoltaïques…), ou encore des connaissances physico-chimiques (analyses de cycles de vie de la matière, etc.), des réglementations, des labels... Nous ajoutons qu’un « développement » ne sera « responsable » que s’il s’inscrit dans un développement des capacités humaines, à savoir : prendre ensemble notre avenir en main plutôt que subir les pressions (sociétales, écologiques, réglementaires, court terme...) et entrer en compétition individuelle à tout prix ; ouvrir notre conscience au monde et à l'altérité et entrer dans la logique de la réciprocité sur cet espace commun qu’est la planète.
Vous faites appel à l’apport de la culture asiatique. Que nous apprend-elle sur le développement responsable ? De notre relation au monde ?
M.-T. D.-A. : L’une des sagesses, enseignée par Confucius, est de sans cesse étudier et apprendre à se connaître - ce « travail sur soi » est aussi l’objectif du Bouddhisme et du Taoïsme -, en ayant à tout moment conscience de ses limites du moment, et donc en renonçant à l’illusion que l’on puisse tout faire, tout savoir, tout contrôler. C’est cette sagesse d’humilité qui ouvre notre regard vers les autres et sur le monde, dont nous sommes interdépendants, et qui nous entraîne à l’écoute et au partage dans la confiance. Selon les sagesses asiatiques, l’humain a toutes les solutions en lui pourvu qu’il s’écoute et ne se laisse pas gouverner par des besoins illusoires. Le monde se construit ainsi à l'image de l'humain qui apprend à ouvrir sa conscience par l'expérience.
O. D. : La conscience de ses propres limites pose la question : l’entreprise entretient-elle le vivant ou le dégrade-t-elle ? Y répondre passe par l'établissement d'une « éthique du soin » :
• rétablir la circulation des flux de matière, d’énergie, les flux financiers, humains, de motivations, d’idées, etc… Et aussi les flux entre les parties prenantes : consommateurs, collectivités territoriales, citoyens,… (l'harmonie des flux est au cœur de la sagesse taoïste) ;
• passer de la logique de domination (dans la compétition) à la coopération (ouverture à l’altérité).
Le défi consiste à réintégrer le principe de réciprocité entre l’Homme et la Nature en vue de restaurer un fonctionnement équilibré de la Société.
La chimie est aujourd’hui plutôt mal connotée. A-t-elle une place dans le développement responsable ? Pensez-vous que la science a été trop souvent absente des débats citoyens?
M.-T. D.-A. : Le mot « chimie » est souvent associé aux événements de pollution et incidents sanitaires, en occultant la richesse de cette science pratiquée par des humains pour tenter de comprendre le monde et répondre à des besoins divers. La notion de jugement est moins marquée en Asie, où l’on n’est pas aussi attaché aux mots ni au temps : rien n'est intrinsèquement bon ni mauvais, tout est en perpétuelle transformation. Il s'agit plutôt d'apprendre par l'expérience, de déterminer, selon le contexte donné, si l'action est adaptée ou non, d'être prêt à réviser ses actions à tout moment. C'est la logique du Yi King, le livre qui a influencé la civilisation chinoise il y a quatre mille ans. La chimie nous pousse à apprendre à équilibrer le bénéfice et le risque : nous nous développons ainsi de manière responsable en pleine conscience de nos choix. Pour qu'une société soit consciente de ses choix, il est nécessaire d'instaurer la confiance. Le dialogue en est une clé majeure, sa qualité réside dans l'écoute et la réciprocité.
O. D. : Les entreprises du monde entier sont interpellées par la société civile pour s’engager à contribuer à un développement responsable, à piloter leurs impacts sur leurs enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux. L’industrie chimique est en première ligne car elle doit gérer des flux de matière importants ; elle est aujourd’hui soumise à de nombreuses pressions sociétales, qui elles-mêmes durcissent la pression réglementaire. Un cadre de référence international (« Responsabilité sociétale ») a été mis en place en 2010 pour croiser les regards entre les différentes parties prenantes de la société (entreprises, consommateurs, collectivités territoriales, citoyens, ONG, syndicats…). Il permet à toute organisation de conjuguer, au cœur de ses pratiques, l’unité du patrimoine commun et la diversité des contextes de chacun. Responsable signifiant répondre de ses impacts négatifs ou positifs générés par la pratique de son activité sur ses enjeux sociétaux.
Vous incitez à entreprendre une philosophie de la chimie afin de respecter l’humain et l’environnement. Qu’entendez-vous par « la sagesse de la chimie » ?
M.-T. D.-A. : Il s’agit en fait de la sagesse de l’humain qui pratique la chimie. En retour, la chimie (ses concepts comme sa pratique), lorsqu’elle est pratiquée en conscience, nous apprend une autre manière de penser et de faire. C’est un peu comme dans les arts martiaux : la technique et les connaissances ne sont rien sans l’esprit et l’écoute de soi et du monde, qui s’intègrent à la fois dans l'esprit et le corps par un entraînement continu. Il est primordial d’apprendre la chimie en se rappelant de son histoire et de sa source qu’est l'alchimie. En Asie, l'alchimie était inspirée de la philosophie taoïste, laquelle est aussi à la base de nombreux arts martiaux ! Intégrer une démarche de développement responsable au cœur d’une entreprise de chimie par exemple correspond à un travail sur soi comparable à celui de l’élève en arts martiaux qui se perfectionne.
O. D. : L’on ne peut réduire la mission de la chimie à une simple technique au service de la seule production de biens de consommation, elle serait alors vide de sens. Cette vision invite la gouvernance opérationnelle à revisiter la raison d’être et l’identité de l’entreprise, par exemple en la comparant à un corps humain : sa tête est son système de gouvernance, son corps est son organisation, son sang est ses flux (financiers, ressources humaines, flux émotionnels et relationnels avec des partenaires, …), et son esprit est sa raison d’être.
Selon vous, comment peut-on emprunter cette nouvelle voie ?
M.-T. D.-A. : en alliant une vision dite occidentale et une vision asiatique : le premier mouvement est « descendant », il concerne les principes, normes, réglementations, ainsi que l’approche de l’excellence par la recherche d’efficience rationnelle. En chimie, on peut citer les 12 principes de la chimie verte et la réglementation REACH, centrés sur des objets, à savoir des produits, des solvants, etc. Le mouvement « ascendant » est centré sur le sujet. Par exemple, pour un scientifique, cela signifie approfondir la bonne connaissance de soi pour développer une présence consciente au monde ; pour une entreprise ou organisation, cela signifie intégrer une démarche volontaire de responsabilité sociétale au cœur de ses pratiques professionnelles. C’est l’approche de l’excellence relationnelle par la création de confiance.
O. D. : Dans notre modernité, toutes les règles du jeu privilégient le court terme, la compétition individuelle, plutôt que le sens, la pertinence, les femmes et les hommes. Aucune personne, aussi clairvoyante soit-elle, ne peut avoir seule la vision de tous les enjeux et de toute la systémique entre eux. Plus elle crée des solutions en coopération avec d’autres acteurs, civilisations et idées, plus elle trouve des solutions pertinentes. Mobiliser l’intelligence et l’acceptabilité sociétale d’une manière collaborative constitue dès lors un levier nouveau pour générer de la valeur(s). L’authenticité (« dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit ») génère de la confiance. La voie de la sagesse appliquée à la chimie et aux entreprises consiste à parler d’humain à humain en pilotant ses impacts au cœur de ses propres pratiques). Ce travail permet à l’organisation d’introduire une nouvelle dimension dans sa relation à elle-même et à la Société : ceci constitue une opportunité d’innover et de se différencier sur ses marchés.
O. D. : Nous sommes entrés en transition : entre globalisation (générant un croisement ou « choc » des cultures) et incertitudes (résultantes de la montée d’une double rupture sociétale et environnementale), l’économie de marché, la science (en particulier la chimie), la technologie, l’exercice même de la démocratie sont réinterrogés. Nous avons besoin de réintégrer le sens dans ce que nous faisons, vers la cible d’un développement harmonieux et à long terme. Ce qui conduit à réinterroger le sens de « valeur ». Au Moyen Âge « valeur » signifiait « force de vie » : cela ne saurait se confondre avec le PIB ou le chiffre d’affaire…
M.-T. D.-A. : Habituellement, on aborde le « développement durable » en mettant en avant des produits, des technologies (piles à combustibles, panneaux photovoltaïques…), ou encore des connaissances physico-chimiques (analyses de cycles de vie de la matière, etc.), des réglementations, des labels... Nous ajoutons qu’un « développement » ne sera « responsable » que s’il s’inscrit dans un développement des capacités humaines, à savoir : prendre ensemble notre avenir en main plutôt que subir les pressions (sociétales, écologiques, réglementaires, court terme...) et entrer en compétition individuelle à tout prix ; ouvrir notre conscience au monde et à l'altérité et entrer dans la logique de la réciprocité sur cet espace commun qu’est la planète.
Vous faites appel à l’apport de la culture asiatique. Que nous apprend-elle sur le développement responsable ? De notre relation au monde ?
M.-T. D.-A. : L’une des sagesses, enseignée par Confucius, est de sans cesse étudier et apprendre à se connaître - ce « travail sur soi » est aussi l’objectif du Bouddhisme et du Taoïsme -, en ayant à tout moment conscience de ses limites du moment, et donc en renonçant à l’illusion que l’on puisse tout faire, tout savoir, tout contrôler. C’est cette sagesse d’humilité qui ouvre notre regard vers les autres et sur le monde, dont nous sommes interdépendants, et qui nous entraîne à l’écoute et au partage dans la confiance. Selon les sagesses asiatiques, l’humain a toutes les solutions en lui pourvu qu’il s’écoute et ne se laisse pas gouverner par des besoins illusoires. Le monde se construit ainsi à l'image de l'humain qui apprend à ouvrir sa conscience par l'expérience.
O. D. : La conscience de ses propres limites pose la question : l’entreprise entretient-elle le vivant ou le dégrade-t-elle ? Y répondre passe par l'établissement d'une « éthique du soin » :
• rétablir la circulation des flux de matière, d’énergie, les flux financiers, humains, de motivations, d’idées, etc… Et aussi les flux entre les parties prenantes : consommateurs, collectivités territoriales, citoyens,… (l'harmonie des flux est au cœur de la sagesse taoïste) ;
• passer de la logique de domination (dans la compétition) à la coopération (ouverture à l’altérité).
Le défi consiste à réintégrer le principe de réciprocité entre l’Homme et la Nature en vue de restaurer un fonctionnement équilibré de la Société.
La chimie est aujourd’hui plutôt mal connotée. A-t-elle une place dans le développement responsable ? Pensez-vous que la science a été trop souvent absente des débats citoyens?
M.-T. D.-A. : Le mot « chimie » est souvent associé aux événements de pollution et incidents sanitaires, en occultant la richesse de cette science pratiquée par des humains pour tenter de comprendre le monde et répondre à des besoins divers. La notion de jugement est moins marquée en Asie, où l’on n’est pas aussi attaché aux mots ni au temps : rien n'est intrinsèquement bon ni mauvais, tout est en perpétuelle transformation. Il s'agit plutôt d'apprendre par l'expérience, de déterminer, selon le contexte donné, si l'action est adaptée ou non, d'être prêt à réviser ses actions à tout moment. C'est la logique du Yi King, le livre qui a influencé la civilisation chinoise il y a quatre mille ans. La chimie nous pousse à apprendre à équilibrer le bénéfice et le risque : nous nous développons ainsi de manière responsable en pleine conscience de nos choix. Pour qu'une société soit consciente de ses choix, il est nécessaire d'instaurer la confiance. Le dialogue en est une clé majeure, sa qualité réside dans l'écoute et la réciprocité.
O. D. : Les entreprises du monde entier sont interpellées par la société civile pour s’engager à contribuer à un développement responsable, à piloter leurs impacts sur leurs enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux. L’industrie chimique est en première ligne car elle doit gérer des flux de matière importants ; elle est aujourd’hui soumise à de nombreuses pressions sociétales, qui elles-mêmes durcissent la pression réglementaire. Un cadre de référence international (« Responsabilité sociétale ») a été mis en place en 2010 pour croiser les regards entre les différentes parties prenantes de la société (entreprises, consommateurs, collectivités territoriales, citoyens, ONG, syndicats…). Il permet à toute organisation de conjuguer, au cœur de ses pratiques, l’unité du patrimoine commun et la diversité des contextes de chacun. Responsable signifiant répondre de ses impacts négatifs ou positifs générés par la pratique de son activité sur ses enjeux sociétaux.
Vous incitez à entreprendre une philosophie de la chimie afin de respecter l’humain et l’environnement. Qu’entendez-vous par « la sagesse de la chimie » ?
M.-T. D.-A. : Il s’agit en fait de la sagesse de l’humain qui pratique la chimie. En retour, la chimie (ses concepts comme sa pratique), lorsqu’elle est pratiquée en conscience, nous apprend une autre manière de penser et de faire. C’est un peu comme dans les arts martiaux : la technique et les connaissances ne sont rien sans l’esprit et l’écoute de soi et du monde, qui s’intègrent à la fois dans l'esprit et le corps par un entraînement continu. Il est primordial d’apprendre la chimie en se rappelant de son histoire et de sa source qu’est l'alchimie. En Asie, l'alchimie était inspirée de la philosophie taoïste, laquelle est aussi à la base de nombreux arts martiaux ! Intégrer une démarche de développement responsable au cœur d’une entreprise de chimie par exemple correspond à un travail sur soi comparable à celui de l’élève en arts martiaux qui se perfectionne.
O. D. : L’on ne peut réduire la mission de la chimie à une simple technique au service de la seule production de biens de consommation, elle serait alors vide de sens. Cette vision invite la gouvernance opérationnelle à revisiter la raison d’être et l’identité de l’entreprise, par exemple en la comparant à un corps humain : sa tête est son système de gouvernance, son corps est son organisation, son sang est ses flux (financiers, ressources humaines, flux émotionnels et relationnels avec des partenaires, …), et son esprit est sa raison d’être.
Selon vous, comment peut-on emprunter cette nouvelle voie ?
M.-T. D.-A. : en alliant une vision dite occidentale et une vision asiatique : le premier mouvement est « descendant », il concerne les principes, normes, réglementations, ainsi que l’approche de l’excellence par la recherche d’efficience rationnelle. En chimie, on peut citer les 12 principes de la chimie verte et la réglementation REACH, centrés sur des objets, à savoir des produits, des solvants, etc. Le mouvement « ascendant » est centré sur le sujet. Par exemple, pour un scientifique, cela signifie approfondir la bonne connaissance de soi pour développer une présence consciente au monde ; pour une entreprise ou organisation, cela signifie intégrer une démarche volontaire de responsabilité sociétale au cœur de ses pratiques professionnelles. C’est l’approche de l’excellence relationnelle par la création de confiance.
O. D. : Dans notre modernité, toutes les règles du jeu privilégient le court terme, la compétition individuelle, plutôt que le sens, la pertinence, les femmes et les hommes. Aucune personne, aussi clairvoyante soit-elle, ne peut avoir seule la vision de tous les enjeux et de toute la systémique entre eux. Plus elle crée des solutions en coopération avec d’autres acteurs, civilisations et idées, plus elle trouve des solutions pertinentes. Mobiliser l’intelligence et l’acceptabilité sociétale d’une manière collaborative constitue dès lors un levier nouveau pour générer de la valeur(s). L’authenticité (« dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit ») génère de la confiance. La voie de la sagesse appliquée à la chimie et aux entreprises consiste à parler d’humain à humain en pilotant ses impacts au cœur de ses propres pratiques). Ce travail permet à l’organisation d’introduire une nouvelle dimension dans sa relation à elle-même et à la Société : ceci constitue une opportunité d’innover et de se différencier sur ses marchés.
Minh-Thu Dinh-Audouin est journaliste scientifi que. Née en France, elle a reçu une formation d’ingénieur chimiste, complétée d’un doctorat ès sciences en chimie organique. Ses racines vietnamiennes, continuellement nourries par sa famille restée très attachée au ViêtNam, ont enrichi son regard sur la science occidentale et la notion de « développement responsable ». Elle y a trouvé, grâce aux sagesses asiatiques, un sens renouvelé.
Olivier Dubigeon a acquis l’expérience du développement responsable depuis 1975 sur le terrain des organisations et des territoires. Dirigeant d’entreprise, il a vécu dans plusieurs communautés de traditionde sagesse (africaine, aborigène, amérindienne, taoïste). Homme d’expérience et de terrain, fondateur de Sustainway, cabinet spécialisé en développement responsable, il témoigne par son expérience qu’une relation de confi ance crédible entre l’Entreprise et la Société est génératrice de développement et de valeur(s). Il accompagne de nombreuses entreprises, de la TPE aux grands groupes internationaux. Il a participé activement à créer le premier référentiel international sur la responsabilité sociétale (ISO 26000).
Parution aux Editions Les Impliqués
ISBN : 978-2-343-04723-2
29 euros
Olivier Dubigeon a acquis l’expérience du développement responsable depuis 1975 sur le terrain des organisations et des territoires. Dirigeant d’entreprise, il a vécu dans plusieurs communautés de traditionde sagesse (africaine, aborigène, amérindienne, taoïste). Homme d’expérience et de terrain, fondateur de Sustainway, cabinet spécialisé en développement responsable, il témoigne par son expérience qu’une relation de confi ance crédible entre l’Entreprise et la Société est génératrice de développement et de valeur(s). Il accompagne de nombreuses entreprises, de la TPE aux grands groupes internationaux. Il a participé activement à créer le premier référentiel international sur la responsabilité sociétale (ISO 26000).
Parution aux Editions Les Impliqués
ISBN : 978-2-343-04723-2
29 euros