C’est la première fois que Deloitte participe à la formule de « Chantier solidaire ». Pouvez-vous revenir un peu sur la genèse de ce projet et vos motivations ? Comment est né votre partenariat avec AURORE ?
Guilène Bertin-Perri : C’est en effet la première fois que nous nous lançons dans une manifestation de cette ampleur. L’Impact Day est à replacer dans le contexte des activités de la Fondation qui œuvre depuis 15 ans. Ces initiatives responsables sont d’abord nées en interne à la demande des collaborateurs. Tout est parti d’un questionnaire de ressources humaines : une vingtaine de collaborateurs a exprimé de façon spontanée son envie commune de mettre en relation le monde associatif avec celui de l’entreprise. Depuis 2008, la Direction Générale a pris conscience de ce besoin des collaborateurs et a donc créé la Fondation qui permet de développer et de pérenniser les actions que nous avions amorcées. Il s’agit d’un tournant pour Deloitte qui a à cœur de mener des actions de fond et qui s’inscrivent dans une continuité.
En effet, un des défis est d’éviter le côté « One Shot ». Il ne s’agit pas de s’impliquer seulement le temps d’une journée pour ensuite retourner vaquer à ses occupations. Aussi, il était pertinent pour nous d’impliquer nos collaborateurs dès leur entrée. Cette intégration quasi-instantanée permettra ainsi de les sensibiliser à ces questions de responsabilité et de solidarité sociétale. Nous espérons d’ailleurs que beaucoup d’entre eux, continueront à s’impliquer sur le terrain grâce aux multiples actions que nous leur proposons (du tutorat, du mécénat de compétences) Les actions de terrain que nous avons pu mener jusqu’ici nous ont structuré : c’était le bon moment pour tenter l’expérience Impact Day et organiser une mobilisation de cette ampleur.
Nous sommes assez proches du monde de l’insertion au sens large et nous avons eu la chance de faire cette connexion avec Aurore grâce à Ça me Regarde (une SCOP qui accompagne les entreprises dans leurs projets solidaires, NDLR). Ce partenariat nous a semblé d’une grande évidence puisqu’Aurore répondait à nos besoins. En effet, il était très important pour nous que les 400 personnes soient au même endroit le jour J, ce qui dans Paris peut constituer un vrai challenge. Aurore et Ca me Regarde ont réussi à rendre cela possible et nous les remercions vivement.
En effet, un des défis est d’éviter le côté « One Shot ». Il ne s’agit pas de s’impliquer seulement le temps d’une journée pour ensuite retourner vaquer à ses occupations. Aussi, il était pertinent pour nous d’impliquer nos collaborateurs dès leur entrée. Cette intégration quasi-instantanée permettra ainsi de les sensibiliser à ces questions de responsabilité et de solidarité sociétale. Nous espérons d’ailleurs que beaucoup d’entre eux, continueront à s’impliquer sur le terrain grâce aux multiples actions que nous leur proposons (du tutorat, du mécénat de compétences) Les actions de terrain que nous avons pu mener jusqu’ici nous ont structuré : c’était le bon moment pour tenter l’expérience Impact Day et organiser une mobilisation de cette ampleur.
Nous sommes assez proches du monde de l’insertion au sens large et nous avons eu la chance de faire cette connexion avec Aurore grâce à Ça me Regarde (une SCOP qui accompagne les entreprises dans leurs projets solidaires, NDLR). Ce partenariat nous a semblé d’une grande évidence puisqu’Aurore répondait à nos besoins. En effet, il était très important pour nous que les 400 personnes soient au même endroit le jour J, ce qui dans Paris peut constituer un vrai challenge. Aurore et Ca me Regarde ont réussi à rendre cela possible et nous les remercions vivement.
Cette action permettra de réhabiliter une aile de l’hôpital Saint Vincent de Paul au profit de l’association AURORE. Concrètement quel sera le rôle des collaborateurs de chez Deloitte tout au long de cette journée ?
Guilène Bertin-Perri : Nous sommes au service de l’association Aurore qui a déjà largement entamé la rénovation de l’hôpital Saint Vincent de Paul afin de loger des femmes avec enfants et des SDF... Deloitte va rénover une aile de l’hôpital. Nous avons délimité quarante chantiers au sein de cette aile, dans lesquels nous allons placer des équipes de dix personnes composées en majorité de nouveaux collaborateurs, mais aussi d’Associés, de Managers plus expérimentés qui animeront les différents chantiers et créeront un lien avec les juniors en mettant en pratique les valeurs de notre entreprise. Les quarante équipes vont donc être réparties, chacune avec une feuille de route, dans ces chantiers avec des spécificités différentes. La première étape sera l’« opération gravas », puis viendra « l’opération tri sélectif » et enfin peinture. C’est donc plus que concret : nous tenons vraiment à ce qu’il y est un effet « avant »/ « après » et rendre ce lieu pleinement opérationnel pour Aurore. L’association a par exemple, très envie de louer l’auditorium quelques jours après notre passage pour pouvoir contribuer à créer cette mixité sur ce lieu de l’hôpital.
En plus des 400 collaborateurs et associés impliqués, d’autres partenaires seront présents à l’occasion de cette journée, comme la classe prépa du lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles avec lequel nous sommes jumelés. Cela témoigne bien de notre envie de faire des connexions entre différents mondes, en un mot : décloisonner.
En plus des 400 collaborateurs et associés impliqués, d’autres partenaires seront présents à l’occasion de cette journée, comme la classe prépa du lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles avec lequel nous sommes jumelés. Cela témoigne bien de notre envie de faire des connexions entre différents mondes, en un mot : décloisonner.
L’Impact Day a pour vocation d’intégrer quelques 360 nouveaux collaborateurs au sein de l’entreprise. Quels sont selon vous les atouts de cette manifestation sur le plan RH ?
Sami Rahal : Cette journée s’aligne parfaitement dans le prolongement de notre stratégie RH qui prend en compte les évolutions de la société. Car il y a une attente très forte de la part des collaborateurs et des jeunes diplômés en particulier qui sont de plus en plus sensibles à avoir un engagement responsable tout au long de leur carrière. La deuxième dimension sur le plan RH tient à ce que l’on appelle « la promesse employeur ». C’est un élément de notre discours qui est important en termes d’attractivité, lorsque nous sommes notamment sur les campus d’écoles où nous dialoguons avec les jeunes diplômés. L’Impact Day est une preuve de la cohérence entre notre discours et notre action. Enfin, ce brassage entre les nombreux jeunes diplômés qui nous rejoignent et les collaborateurs qui font déjà partie de Deloitte est une excellente occasion de faire un team-building et d’incarner nos valeurs grâce à cette solidarité entre des personnes qui ne se connaissent pas encore mais qui vont travailler ensemble.
Cette action semble dépasser le seul cadre corporate. S’agit-il également de répondre aux demandes croissantes des salariés pour plus de sens au travail ?
Sami Rahal : Cette recherche de sens dans leur exercice professionnel comme dans l’impact sociétal est un des éléments clés sur lesquels nous travaillons. Comme évoqué précédemment, c’est une attente interne croissante. Nous l’avions anticipé mais c’est aussi grâce à nos collaborateurs qui ont encouragé la Direction Générale à mettre en place une stratégie RSE en cohérence avec ces attentes internes. C’est donc véritablement une démarche qui vient de l’intérieur.
Guilène Bertin-Perri : Notre stratégie RSE est une route à double sens puisque les actions sont aussi bien proposées et portées par la firme qu’émanant des collaborateurs qui reçoivent notre écoute et notre soutien. A titre d’exemple, ce sont 1 230 collaborateurs qui se sont impliqués l’an dernier. La Fondation articule aujourd’hui ses actions autour de deux axes: l’éducation et le développement solidaire. Nous privilégions l’écoute ce qui nous incite à faire connaissance avec les associations dans lesquelles nos collaborateurs sont d’eux même investis. De notre côté, nous les impliquons sur des projets structurants que l’on mène dans ce cadre éducation-développement solidaire... Nous avons mis en place un système « coups de pouces » donnant aux collaborateurs l’opportunité de venir défendre leur dossier devant le Comité de Sélection pour bénéficier de subventions. Ce système a un double avantage pour les collaborateurs puisqu’il leur permet de pouvoir obtenir des subventions de 2000 euros, mais aussi d’acquérir une visibilité en interne. Ce Comité « Coups de pouce », permet de voir nos collaborateurs, à la fois investis sur le plan professionnel, mais de les découvrir aussi dans leur « autre vie », ce qui est très riche. Ceci donne lieu à des projets formidables auxquels nous pouvons apporter notre fameux « coup de pouce ».
Cette action semble dépasser le seul cadre corporate. S’agit-il également de répondre aux demandes croissantes des salariés pour plus de sens au travail ?
Sami Rahal : Cette recherche de sens dans leur exercice professionnel comme dans l’impact sociétal est un des éléments clés sur lesquels nous travaillons. Comme évoqué précédemment, c’est une attente interne croissante. Nous l’avions anticipé mais c’est aussi grâce à nos collaborateurs qui ont encouragé la Direction Générale à mettre en place une stratégie RSE en cohérence avec ces attentes internes. C’est donc véritablement une démarche qui vient de l’intérieur.
Guilène Bertin-Perri : Notre stratégie RSE est une route à double sens puisque les actions sont aussi bien proposées et portées par la firme qu’émanant des collaborateurs qui reçoivent notre écoute et notre soutien. A titre d’exemple, ce sont 1 230 collaborateurs qui se sont impliqués l’an dernier. La Fondation articule aujourd’hui ses actions autour de deux axes: l’éducation et le développement solidaire. Nous privilégions l’écoute ce qui nous incite à faire connaissance avec les associations dans lesquelles nos collaborateurs sont d’eux même investis. De notre côté, nous les impliquons sur des projets structurants que l’on mène dans ce cadre éducation-développement solidaire... Nous avons mis en place un système « coups de pouces » donnant aux collaborateurs l’opportunité de venir défendre leur dossier devant le Comité de Sélection pour bénéficier de subventions. Ce système a un double avantage pour les collaborateurs puisqu’il leur permet de pouvoir obtenir des subventions de 2000 euros, mais aussi d’acquérir une visibilité en interne. Ce Comité « Coups de pouce », permet de voir nos collaborateurs, à la fois investis sur le plan professionnel, mais de les découvrir aussi dans leur « autre vie », ce qui est très riche. Ceci donne lieu à des projets formidables auxquels nous pouvons apporter notre fameux « coup de pouce ».
Vous proposez à vos collaborateurs de s’impliquer dans un projet local. Est-ce à dire que l’entreprise, notamment via sa Fondation, a un rôle à jouer dans son environnement proche et plus largement au sein de la société ?
Guilène Bertin-Perri: Nous sommes vraiment convaincus que notre engagement sociétal en tant qu’entreprise doit contribuer à créer le lien entre celle-ci et son environnement. On ne peut pas vivre hors du temps, hors du monde. On a besoin de cette connexion, de ce lien social. Notre « terrain» sur la région parisienne se fait par des rencontres successives, plutôt du côté de la Seine Saint Denis. Nos actions restent très locales et nous travaillons à créer des synergies entre des banlieues comme Neuilly et Sarcelles.. Nous sommes ainsi la première entreprise à être jumelée avec le lycée JJ Rousseau et le collège Jean Lurçat de Sarcelles avec lequel nous avons monté un programme « Alliance contre le décrochage » qui accompagne des jeunes dès le collège. L’idée est de s’investir au même endroit pour avoir un réel impact sur les jeunes (300 environ) que nous suivons jusqu’à bac + 5. Il s’agit pour nous de rapprocher l’éducation nationale du monde de l’entreprise à l’instar de notre programme de parrainage entre un collaborateur Deloitte et un étudiant. Ainsi, pour ces programmes éducatifs comme pour l’Impact Day, la durée est un critère clé de réussite.
Arnaud Fimat, cofondateur de Ça Me Regarde, qui a participé de l’émergence du concept des « RTT Solidaires », décrit ses initiatives comme une journée gagnant/gagnant/gagnant pour l’ensemble des parties prenantes. Partagez-vous cet avis ?
Sami Rahal : Je confirme cette démarche gagnant/gagnant/gagnant. Pour l’association Aurore elle permet une réalisation concrète en faveur de l’hôpital. Au niveau des collaborateurs, c’est une réelle satisfaction que d’avoir un impact et de contribuer à améliorer notre environnement social. Et enfin pour la firme, c’est important d’avoir des actes en cohérence avec notre stratégie RH.
Guilène Bertin-Perri : Nous sommes convaincus des bénéfices d’une journée telle que l’Impact Day. Nous avons cumulé plus de 15 000 heures sur le terrain et constatons que ces journées permettent de prendre conscience des réalités, et stimulent le retour au travail. Donc oui, ce côté gagnant/gagnant nous l’escomptons et nous sommes impatients de pouvoir faire un debrief post-évènement.
En France les synergies entre le domaine associatif et le milieu de l’entreprise ne sont pas encore aussi développées que dans les pays anglo-saxons. Votre dimension internationale a-t-elle joué un rôle dans cette initiative ? Dans ce contexte, pensez-vous qu’un groupe international comme Deloitte peut contribuer à faire évoluer les pratiques (lead by exemple)?
Sami Rahal : Un élément clé de notre stratégie internationale consiste à avoir un impact significatif, positif, pour la société : « to make an impact that matters ». Dans nos firmes anglo-saxonnes, les initiatives sont très structurées, notamment grâce à des initiatives locales-régionales qui sont reprises au niveau de la firme aux Etats-Unis pour irriguer le terrain international. Ce que nous faisons en France est donc pleinement cohérent et aligné sur la stratégie internationale de Deloitte. Cet esprit de donner du temps et de l’argent était à l’origine très présent dans le monde anglo-saxon, plus qu’en France. Dans le monde anglo-saxon, la contribution de l’entreprise à son environnement local est quelque chose de très ancré, peu importe la taille de l’entreprise. En France, la méfiance vis-à-vis des synergies entre entreprises et associations s’estompent, mais cela a longtemps était une sorte de « tabou ».
Notre force et ce qui nous différencie probablement des concurrents, c’est d’intégrer cette responsabilité sociétale dans notre raison d’être, aussi bien en France qu’à l’international. L’impact Day en découle naturellement : cette journée pourrait ainsi être vu un symbole de cette philosophie d’entreprise que nous cultivons. Mais nous restons humbles. Dire que l’on peut faire évoluer la société française serait bien prétentieux mais nous essayons, en tout cas, d’y contribuer.
Guilène Bertin-Perri : Nous sommes convaincus des bénéfices d’une journée telle que l’Impact Day. Nous avons cumulé plus de 15 000 heures sur le terrain et constatons que ces journées permettent de prendre conscience des réalités, et stimulent le retour au travail. Donc oui, ce côté gagnant/gagnant nous l’escomptons et nous sommes impatients de pouvoir faire un debrief post-évènement.
En France les synergies entre le domaine associatif et le milieu de l’entreprise ne sont pas encore aussi développées que dans les pays anglo-saxons. Votre dimension internationale a-t-elle joué un rôle dans cette initiative ? Dans ce contexte, pensez-vous qu’un groupe international comme Deloitte peut contribuer à faire évoluer les pratiques (lead by exemple)?
Sami Rahal : Un élément clé de notre stratégie internationale consiste à avoir un impact significatif, positif, pour la société : « to make an impact that matters ». Dans nos firmes anglo-saxonnes, les initiatives sont très structurées, notamment grâce à des initiatives locales-régionales qui sont reprises au niveau de la firme aux Etats-Unis pour irriguer le terrain international. Ce que nous faisons en France est donc pleinement cohérent et aligné sur la stratégie internationale de Deloitte. Cet esprit de donner du temps et de l’argent était à l’origine très présent dans le monde anglo-saxon, plus qu’en France. Dans le monde anglo-saxon, la contribution de l’entreprise à son environnement local est quelque chose de très ancré, peu importe la taille de l’entreprise. En France, la méfiance vis-à-vis des synergies entre entreprises et associations s’estompent, mais cela a longtemps était une sorte de « tabou ».
Notre force et ce qui nous différencie probablement des concurrents, c’est d’intégrer cette responsabilité sociétale dans notre raison d’être, aussi bien en France qu’à l’international. L’impact Day en découle naturellement : cette journée pourrait ainsi être vu un symbole de cette philosophie d’entreprise que nous cultivons. Mais nous restons humbles. Dire que l’on peut faire évoluer la société française serait bien prétentieux mais nous essayons, en tout cas, d’y contribuer.
Crédit: Fondation Deloitte