Si dans beaucoup d’entreprises, les chargés RSE sont une poignée d’illuminés qui mangent bio et pestent contre les gaspillages de papiers et d’énergie, c’est que le concept n’a pas été bien assimilé. Trop souvent, on observe une fracture entre le top management et les responsables de ces questions. « Incompréhension générationnelle ou déni bien conscient, le fait est que les hauts cadres de 50 ans se pressent dans des salles combles pour entendre de jeunes étudiants leur faire la leçon sur les échéances climatiques à venir » résume une tribune du consultant RSE Gabriel Malek, publié par Les Echos.
Le texte résume très justement le paradoxe de notre époque. Alors que les questions environnementales sont de plus en plus présentes dans le débat public et portés par les jeunes générations, la force d’inertie des acteurs économiques reste un obstacle majeur. Car si plus aucune société n’ose faire l’impasse sur les questions de développement durable et de RSE, il est encore difficile d’évaluer leurs motivations. Case à cocher pour une exigence d’opinion publique ou réelle opportunité stratégique, la RSE divise les générations.
« La responsabilité sociétale des entreprises ne doit pas seulement être un outil de greenwashing qui servirait à rectifier à la marge les externalités négatives du capitalisme spéculatif afin de respecter le penchant bobo-écolo de la nouvelle génération de talents, c’est une tendance lourde de notre époque. Les entreprises qui ne commencent pas dès maintenant à opérer des changements structurels dans le sillon de la loi Pacte sont vouées à connaitre le même destin que les bassins miniers dans la seconde moitié du XXe siècle, un vif déclin inéluctable » estime de son côté l’auteur de l’éditorial précité. Et d’ajouter encore plus ambitieux, « Cette nouvelle vision stratégique responsable permettrait d’atteindre ce que j’appellerai la RSE totale soit la réelle internalisation des demandes sociétales et environnementales. »
Lire en intégralité la tribune publiée par Le Cercle des Echos