Dénoncer les dégâts environnementaux ne signifie en rien oublier le drame humain du conflit ukrainien. Au contraire, c’est souligner qu’en plus des centaines de milliers de morts causés par la guerre, le bilan est multiple. Greenpeace et l’association ukrainienne Ecoaction se sont penchés sur les conséquences environnementales de la guerre, et le résultat est préoccupant.
« Ces dommages, qui viennent s'ajouter au terrible drame humain de cette guerre que Greenpeace ne cesse de condamner, devraient être pris en compte par le gouvernement ukrainien et par la plateforme de coordination des donateurs de la Commission européenne, afin de planifier et financer les futurs travaux de restauration de l'environnement en Ukraine. Les informations sur ces dommages ont été recueillies sur le terrain par Ecoaction, puis recoupées par des images satellites et cartographiées par Greenpeace. Sur près de 900 cas identifiés, 30 parmi les plus graves figurent sur cette carte ; ils sont classés par type de dommage et s'accompagnent d'une brève description. La guerre n'étant pas terminée, les experts ukrainiens poursuivent leur travail de surveillance », rapporte Greenpeace par communiqué.
La première étude de ce type est ardue étant donné que la guerre est toujours en cours. Des zones entières sont sinistrées et rendues dangereuses par des objets explosifs ou des risques de bombardements explique le chargé de campagne de Greenpeace à Kiev, Denys Tsutsaiev. « Cependant, nous devons attirer l'attention sur les dommages environnementaux de cette guerre afin que la restauration de l'environnement soit aussi prise en compte dans les discussions sur l'avenir de l'Ukraine. Ce travail nécessitera des outils, une expertise et un engagement, ainsi que des fonds importants. Ces fonds devraient être alloués dès maintenant, et non une fois la guerre terminée », continue le responsable de l’ONG.
Avec la publication d’une carte qui recense des données officielles, les militants soulignent une donnée essentielle pour l’après-guerre. « Après la fin de la guerre, nous pâtirons longtemps de ses répercussions sur l'environnement. Le gouvernement ukrainien promet de reconstruire notre patrie - et l'environnement fait partie de ce qui doit être reconstruit », explique Yevheniia Zasiadko, responsable de l’ONG ukrainienne Ecoaction.