Ils sont reçus, leurs mesures prises en compte à l’exception de quelques-unes. Moins d’un an après avoir été sélectionné pour intégrer cette convention, ses 150 membres ont été invités par Emmanuel Macron à l’Élysée. Les grandes lignes de leur travail ont été publiés dans la presse mais ce sont justement les éléments les plus forts et qui ont le plus fait réagir qui ont été exclus par le chef de l’État.
Car si la communication officielle avait pour objectif de souligner que le président prenait en bloc les 149 mesures proposés, des aspects ont été rayés de la liste d’emblée. « Emmanuel Macron fait valoir trois jokers. Le premier véto porte sur la proposition de taxer de 4 % les dividendes dans les entreprises qui en distribuent plus de 10 millions annuels pour financer la transition écologique. « Ce serait réduire notre chance d’attirer des investissements supplémentaires », a justifié le président. Joker aussi sur la proposition de réduire à 110 km /h la vitesse sur l’autoroute, qui a d’ores et déjà fait beaucoup couler d’encre. « Il faut reporter ce débat, juge Emmanuel Macron qui craint que cette mesure enclave un peu plus des régions et communes et fasse occulter complètement le reste du rapport. Enfin, Emmanuel Macron s’oppose aussi à la modification du préambule de la consititution souhaitée par la convention. « Elle menace de placer la protection de l’environnement au-dessus des libertés publiques, estime-t-il. Ce serait contraire à notre texte constitutionnel, à l’esprit de nos valeurs », rapporte 20 Minutes.
Le quotidien gratuit a ensuite fait le tour des participants de cette convention pour recueillir leur sentiment. Si tous les avis n’ont pas été récoltés, les réactions recueillis par le journal mais aussi par d’autres presses, montre que les trois points clés rejetés d’emblées marquent autant les esprits que les 146 accueillis favorablement. De toute façon, l’appareil législatif va se mettre en branle, et quel que soit les mesures retenues par l’échantillon, au final ce sont les mesures normatives adoptées qui compteront. D’autant que la recherche d’une nouvelle légitimité démocratique ne change rien au problème central de l’impopularité de certaines mesures restrictives. L’exclusion de la limitation à 110 km/h sur l’autoroute le démontre.