« Ne gaspillons pas l’argent des contribuables pour de nouveaux EPR ». La charge a le mérite d’annoncer immédiatement la couleur. Le texte publié par la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’homme est un plaidoyer contre le nucléaire. « Lorsque la priorité est à la réduction rapide de notre consommation d'énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), la question de l'énergie nucléaire pourrait paraitre hors de propos. Et pour cause, ne produisant que très peu d'émissions de CO2, l'énergie nucléaire n'est pas un souci pour le climat. Mais il l'est pour tout une autre série de raisons évidentes, du risque lié à un accident à l'inextricable gestion des déchets radioactifs, en passant par le coût des nouveaux réacteurs » débute d’emblée le texte.
Car c’est justement le dilemme politique auquel font face les gouvernements. En mettant en priorité absolue la réduction des émissions de CO2, le nucléaire est un moyen efficace d’obtenir des résultats. A l’inverse, on l’a vu dans un premier temps en Allemagne, se détourner du nucléaire peut faire augmenter les émissions. S’appuyant sur deux articles publiés par le président de la Fondation Nicolas Hulot, Alain Grandjean, l’organisation veut s’éloigner de ces deux possibilités.
« L’électricité produite à partir des énergies renouvelables est devenue, en quelques années seulement, moins chère que celle que pourrait produire de nouveaux EPR. Et son coût continuera à baisser. Ainsi en tenant compte des surcoûts de gestion de renforcement de réseau, le coût de revient de l'électricité renouvelable sera, à horizon 2035, de l'ordre de 70 à 80 euros le MWh. Pour l'EPR de Flamanville (si le retard ne s'aggrave pas), il est aujourd'hui de 154 euros le MWh. On voit mal comment il pourrait baisser à 80, les EPR envisagés se faisant sur la même architecture. L'écart de coût sera donc en faveur des EnR » assure le communiqué.