La nouvelle d’un café Starbucks interdit aux femmes à Riyad en Arabie Saoudite a fait le tour du monde, un coup dur pour l’image de l’entreprise. Sur leur blog Egalité(s) hébergé par le quotidien Libération, les universitaires Marie-Cécile Naves et Béligh Nabli décryptent la situation.
« C’est l’absence (provisoire) de mur de séparation obligatoire - dans les restaurants, cafés et autres magasins saoudiens - entre les parties réservées respectivement aux hommes et aux femmes qui a conduit la compagnie Starbucks à interdire à aux femmes l’entrée d’un de ses cafés à Riyad. Il est suggéré aux clientes d’«envoyer leur chauffeur», lorsqu’elles en ont un – les femmes n’ont pas le droit de conduire en Arabie saoudite -, leur acheter un caffè latte ou macchiato… » commencent par expliquer les auteurs.
« C’est l’absence (provisoire) de mur de séparation obligatoire - dans les restaurants, cafés et autres magasins saoudiens - entre les parties réservées respectivement aux hommes et aux femmes qui a conduit la compagnie Starbucks à interdire à aux femmes l’entrée d’un de ses cafés à Riyad. Il est suggéré aux clientes d’«envoyer leur chauffeur», lorsqu’elles en ont un – les femmes n’ont pas le droit de conduire en Arabie saoudite -, leur acheter un caffè latte ou macchiato… » commencent par expliquer les auteurs.
L’incohérence de Starbucks
Si ce n’est qu’un épiphénomène dans un pays où les droits humains sont menacés à maints égards, l’évènement mérite d’être commenté parce qu’il est très gênant pour une entreprise qui cherche à baser son marketing sur l’éthique et la responsabilité.
« Dans le cas d’espèce, le bannissement des femmes émane d’une entreprise américaine qui a construit une partie de son storytelling sur le commerce équitable, sur les productions locales de café et donc sur… l’éthique (avant de se tourner vers Monsanto). Au mépris de l’un des droits humains les plus fondamentaux, Starbucks choisit de se plier aux lois discriminatoires et misogynes du pays pour vendre ses produits mais aurait assuré que tous ses cafés «fournissent des équipements, des services, des menus et des sièges égalitaires entre hommes, femmes et familles»… quand le fameux mur de séparation est présent, sinon seuls les hommes ont le droit de consommer et même d’entrer » commentent les bloggeurs.
Les appels au boycott de la chaine de cafés ne se sont pas faits attendre. Et la défense de Starbucks basée sur le respect des « coutumes locales » ne convainc pas. En appuyant son identité sur des principes éthiques, un groupe international perd en cohérence et en crédibilité s’il apparaît que ces critères varient selon les zones. Ainsi, ce serait même l’aveu que l’éthique mise en avant n’est rien d’autre qu’un outil marketing.
« Dans le cas d’espèce, le bannissement des femmes émane d’une entreprise américaine qui a construit une partie de son storytelling sur le commerce équitable, sur les productions locales de café et donc sur… l’éthique (avant de se tourner vers Monsanto). Au mépris de l’un des droits humains les plus fondamentaux, Starbucks choisit de se plier aux lois discriminatoires et misogynes du pays pour vendre ses produits mais aurait assuré que tous ses cafés «fournissent des équipements, des services, des menus et des sièges égalitaires entre hommes, femmes et familles»… quand le fameux mur de séparation est présent, sinon seuls les hommes ont le droit de consommer et même d’entrer » commentent les bloggeurs.
Les appels au boycott de la chaine de cafés ne se sont pas faits attendre. Et la défense de Starbucks basée sur le respect des « coutumes locales » ne convainc pas. En appuyant son identité sur des principes éthiques, un groupe international perd en cohérence et en crédibilité s’il apparaît que ces critères varient selon les zones. Ainsi, ce serait même l’aveu que l’éthique mise en avant n’est rien d’autre qu’un outil marketing.