Manger bio s’impose comme une tendance stable et non une simple mode. Les magasins bios se multiplient et l’industrie alimentaire a rapidement surfé sur la vague pour ne pas être dépassée. Comme une réaction aux dangers de la malbouffe, le secteur représente aujourd’hui 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 3,5% du marché alimentaire.
Mais de quoi parle-t-on quand on croit « manger bio » ? Quelles sont les exigences cachées derrière les différents labels qui fleurissent ici et là ? On se perd facilement entre sincérité des producteurs et la puissance marketing. C’est ici que le livre de Frédéric Denhez intervient providentiellement. « Le Bio, au risque de se perdre » (Buchet-Chastel) arrive à point nommé pour que l’on y voit un peu plus clair sur ce qui se cache derrière les étiquettes. « Fréderic Denhez, rappelle qu'il n'existe pas de produits " bio " en soi mais que les aliments ainsi estampillés doivent s'inscrire dans un écosystème général, qu'il nomme " la bio ". Par exemple, la mention " AB " ne garantit pas au consommateur que le produit n'a pas voyagé ou qu'il a été cultivé avec des pratiques peu agressives pour le sol. Il explique que des labels moins " verts ", comme le " label rouge " pour la viande de bœuf française, doivent satisfaire à une réglementation plus stricte que la certification AB » résume Science et Avenir qui a interviewé l’auteur.
« Le bio devrait intégrer dans son cahier des charges les fondements de sa philosophie qui sont de trois ordres : la préservation des sols (taux de matière organique, hygrométrie, présence de lombrics…), la polyculture-élevage (les engrais doivent venir de l'élevage), la rotation des cultures (avec des légumineuses pour éviter de mettre les sols à nu). Je tiens à ajouter à ces trois critères techniques une donnée économique fondamentale : le prix de vente d'un produit doit être fixé par le paysan » confie Frédéric Denhez au site spécialisé.