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Une expédition allemande au centre de l'Artique

27/09/2019



C'est l'expédition de tous les extrêmes. Vendredi 20 septembre, le brise-glace allemand Polarstern a levé l'ancre avec des chercheurs de 17 pays à son bord pour une mission inédite et périlleuse en Arctique. Son but : mieux comprendre le réchauffement climatique.



Source  Pixabay, image libre de droits
Source Pixabay, image libre de droits
Ils sont partis au moment où Angela Merkel a annoncé son plan pour le climat et où la jeunesse mondiale défilera derrière Greta Thunberg. Vendredi 20 septembre, des scientifiques de 17 pays ont embarqué sur le navire de recherche allemand Polarstern pour un séjour d'un an au centre de l'Arctique. Près de 70 instituts de recherche répartis à travers le monde participent à cette mission périlleuse et inédite à l'époque moderne, dirigée par le climatologue allemand Markus Rex. Avec un objectif : mieux comprendre l'évolution du climat.

L'Arctique est considéré comme l'épicentre du réchauffement planétaire. Mais son climat est mal connu car la banquise est totalement inaccessible durant les mois d'hiver. La seule solution pour récolter des données fiables en son centre est de se laisser emprisonner dans la glace. Or, il faut pour cela des scientifiques qui n'ont pas froid aux yeux ! Ce fut le cas du Norvégien Fridtjof Nansen il y a 125 ans : il s'était embarqué pour le Pôle Nord et laissé dériver dans les glaces. Plus personne n'a voulu tenter l'aventure depuis. Jusqu'à Markus Rex et aux scientifiques de l'expédition MOSAIC.

Leur stratégie est la même que celle de Nansen : traverser le pôle en se laissant dériver à travers les glaces. Quand il aura atteint l'Arctique, le Polarstern (« Étoile polaire » en français) coupera ses moteurs, s'accrochera à un gigantesque pan de banquise et se laissera dériver. Il parcourra ainsi quelque 2 500 kilomètres à travers les glaces, au rythme moyen de 7 kilomètres par jour.

Mais à la grande différence de Nansen, il sera équipé des appareils et des techniques de mesure les plus modernes.

À bord, la première difficulté sera de dénicher le bon point de chute sur la banquise. Car ils ne se contenteront pas d'y emprisonner le navire. Ils établiront sur la glace un aéroport et un réseau de centres de mesure et de recherches. La couche de glace doit donc mesurer au moins 1,20 m d'épaisseur, ont-ils calculé, sinon ils ne pourront pas faire atterrir d'avions Antonov, seulement des modèles plus légers. Au rythme où fond la banquise, la recherche s'annonce délicate. Mais l'approche de l'hiver pourrait les aider.

Ensuite, la vie polaire pourra commencer. Au menu, des mesures en tous genres : eau, glace, air depuis 4 000 mètres sous la glace jusqu'à 35 000 mètres d'altitude. Mais pas question de routine ! Outre l'ampleur du travail à réaliser, il faudra sans cesse veiller au danger. Il sera multiple : froid, obscurité, rencontre d'ours polaires, mais aussi risque de fissure dans la banquise entraînant une chute dans l'océan glacé.

Or, les scientifiques seront loin de tout, à mille kilomètres de toute terre, quasi impossibles à secourir. Même en urgence, il faudra compter au moins de quatre jours dans le meilleur des cas. Les chercheurs devront donc porter des combinaisons spéciales, flottantes et chauffantes, lors de toutes leurs sorties. Et tout a été prévu : l'expédition compte un chirurgien, une salle d'opération, et un médecin capable de s'adapter à tous les cas de figure.

600 chercheurs et membres d'équipage doivent ainsi se relayer à bord. Les équipes changeront toutes les six à douze semaines pendant 390 jours. Une centaine de personnes, des scientifiques et des membres d'équipage, sera présente en permanence. Des avions assureront le ravitaillement.






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