USA 2020, la fin de l’unité

Ce qui ressemble à un électorat qui aurait perdu la mémoire ne révèle pas forcément un problème structurel. Les américains ont compris que ce comportement faisait partie du personnage finalement. Il est le vieux papy qui fait des bourdes et, comparativement à Trump, cela semble moins grave. Dans l’espace politique américain, des personnalités ont tenu des propos insupportables, cela n’est pas à prouver. Un racisme ancré existe bel et bien. Biden n’est pas raciste mais cela n’empêche pas que ses propos soient inappropriés.

Cela sera extrêmement difficile. Le pays est très divisé et des choses ahurissantes se produisent. Un fait extrêmement rare dans les pays démocratiques le prouve : les élus républicains, soutiens de Donald Trump, n’acceptent pas la défaite du président sortant. Il ne faut pas oublier qu’il a récolté environ soixante-quatorze millions de voix. Ce chiffre est colossal lorsqu’on le compare aux chiffres de 2016. Cela reflète un fait qui devra être pris en compte : une grande partie de l’électorat américain a refusé de rejeter le « trumpisme ».
La division est tellement forte qu’il semblerait qu’un risque de guerre civile émerge à nouveau. Si elle est exacerbée par le climat ambiant aux Etats Unis, cette crainte n’est pas récente.
Le réel problème du second amendement de la constitution américaine repose sur son fondement. Il est aussi vieux que le pays lui-même. On ne peut que constater que cette tentation de division a toujours existé et elle n’a certainement pas été apaisée par Trump. Car, s’il a fini par assurer qu’il quitterait bel et bien la Maison Blanche, il a trop longtemps joué le jeu du chaud/froid. Une telle réaction n’est certainement pas ce que l’on attend d’un président sortant.
 

Je n’aime pas parler en termes de morale. Donal Trump, sans aucun doute, a violé un certain nombre de standards, de principes et de traditions qui jouent leur rôle dans la politique américaine. Ils permettent d’établir des règles tacites dans ce qu’il faut attendre des présidents. Ce qui est tout à fait paradoxal, c’est que la droite américaine qui a peur de l’élection d’un président populiste de gauche doit s’attendre à ce qu’un tel président agisse, d’une manière tout à fait similaire à cette de Donald Trump.
Ce comportement était tout de même extrêmement problématique et grave. Les façons d’envisager l’ingérence étrangère, les résultats électoraux, le pouvoir politique et le népotisme ne sont pas à prendre à la légère. Si Donald Trump, a tenu la route sur le plan de la géopolitique, son comportement présidentiel était très dangereux et destructeur d’un certain nombre de valeurs politiques qui avaient été mises en place.