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Trafic de bois : rapport Greenpeace sur les exactions du groupe Danzer

28/06/2012



L'été dernier on entendait parler des pratiques irresponsables de la filiale du groupe Danzer, SIFORCO. Greenpeace vient de publier un rapport faisant état de l'implication de SIFORCO dans des violences perpétrées sur des villageois contestataires. Un rapport accablant qui met en cause l’industrie forestière autant que ses bailleurs de fonds.



Image: FreeDigitalPhotos.net
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Le rapport de Greenpeace

Intitulé "Futur volé : Conflits et exploitation forestière au cœur des forêts congolaises - le cas Danzer", le rapport de Greenpeace fait un triste constat sur les violences commises à l'encontre d'un village de la République démocratique du Congo (RDC). Rendu public, ce rapport nous apprend que le groupe Danzer serait impliqué dans ces violences, et donc responsable de la mort d'un villageois et de nombreux viols sur les femmes de ce village, y compris sur des mineures. Les faits se sont produits en mai 2011, et les auteurs des violences ne sont autres que des soldats et des policiers. Greenpeace accuse SIFORCO d'avoir rémunéré ces derniers, et de leur avoir fourni les moyens logistiques nécessaires à l'attaque, notamment un camion avec chauffeur. S’étant rendu sur place pour enquêter, l’association a récolté des preuves et des témoignages qui corroborent ces dires. Accablé par les preuves, le groupe Danzer continue de démentir les accusations de Greenpeace, et assure œuvrer dans l’intérêt des communautés locales.

Greenpeace a des preuves

La population du village de Bosanga était, depuis un certain temps, en conflit avec l'exploitant de bois SIFORCO, qui, selon les villageois, ne respectait pas ses engagements. On sait déjà que Danzer a hébergé la réunion du comité de sécurité du territoire, et que c'est au cours de cette réunion que la décision de faire appel à la force a été prise. De plus, Greenpeace a obtenu le témoignage de certains villageois, qui confirment ces accusations. Beaucoup ont été battus, des femmes ont été sauvagement violées et un homme a trouvé la mort. Ainsi, après avoir saccagé le village, les soixante policiers et militaires ont interpellé seize personnes, et sont repartis vers l'enceinte du groupe SIFORCO où ils ont été payés. Cinquante-sept victimes ont d’ores et déjà porté plainte, et Greenpeace a occupé un dépôt du groupe, pour marquer la publication de son rapport et interpeller les bailleurs de fonds qui financent Danzer. Ces derniers sont effet, indirectement, complices de cette affaire.

L’Europe complice

L’Allemagne, la France et d’autres pays européens subventionnent allègrement l'industrie forestière en RDC. Cependant, les avantages économiques pour les communautés locales demeurent dérisoires, et les engagements des grands groupes sont rarement respectés. De plus,  l'attaque du village de Bosanga n'est pas un cas isolé, et il n'est pas rare que les forces policières et militaires interviennent dans les conflits entre forestiers et villageois. Au profit des forestiers évidemment. Mais ce dernier acte de violence ne sera pas passé sous silence. Aussi, les bailleurs de fonds qui investissent pour faire reculer la pauvreté et oeuvrent dans le développement durable devraient comprendre que l'argent qu’ils injectent est utilisé à d’autres fins. C'est l'éthique des gouvernements qui est engagée, et Greenpeace appelle ces derniers, et notamment la France, à rompre immédiatement leurs liens avec les entreprises comme Danzer. Ces entreprises sont des adeptes de l’usage de la force et n’œuvrent de toute évidence pas en faveur des populations locales.





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