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Selon l'ONU, les eaux usées représentent une ressource précieuse

24/03/2017



Face à la hausse constante de la demande en eau à travers le monde, un recours plus systématique au recyclage des eaux usées paraît inéluctable, estime le Rapport mondial des Nations Unies présenté mercredi à Durban, en Afrique du Sud.



Source : Pixabay, image libre de droits.
Source : Pixabay, image libre de droits.
Selon ce rapport de l'ONU-Eau intitulé 'Les eaux usées, une ressource inexploitée' et coordonné par le Programme mondial d'évaluation des ressources en eau de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), les eaux usées pourraient constituer « un nouvel or noir ».
« Les eaux usées représentent une ressource précieuse dans un monde où l'eau douce disponible est limitée et la demande en hausse », déclare Guy Rider, Président de l'ONU-Eau et Directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT) dans un communiqué. « Chacun doit faire sa part pour atteindre l'Objectif de développement durable consistant à diviser par deux le niveau des eaux usées non traitées et promouvoir la réutilisation d'une eau sûre d'ici 2030. Il s'agit de gérer l'eau avec soin et de recycler celle qui est rejetée par les ménages, les usines, les fermes et les villes. Nous devons tous recycler davantage les eaux usées pour satisfaire les besoins d'une population en augmentation et préserver les écosystèmes ».
La Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a jugé pour sa part « essentiel d'accroître l'acceptation sociale de l'utilisation des eaux usées afin de favoriser le progrès dans ce sens ».
 

Les conséquences pour la santé et l'environnement

Aujourd'hui encore, explique l'ONU dans son communiqué, une bonne part des eaux usées est rejetée dans la nature sans être ni collectée ni traitée. C'est particulièrement vrai dans les pays à faible revenu qui traitent en moyenne 8% des eaux usées, contre 70% dans les pays à haut revenu. De fait, dans de nombreuses régions, des eaux chargées de bactéries, de nitrates, de phosphore ou de solvants se déversent dans les cours d'eau, les lacs et pour finir, dans les océans, avec des conséquences graves pour l'environnement et la santé humaine.
Or, le volume des eaux à traiter devrait encore augmenter de manière significative dans les années à venir, notamment dans les villes à forte croissance démographique des pays en développement. Le traitement des eaux usées est l'un des plus grands défis associés au développement de l'habitat informel (bidonvilles) dans le monde en développement.
La pollution aux pathogènes, issus des déjections humaines ou animales, affecte près d'un tiers des rivières en Amérique latine, en Asie et en Afrique, mettant la vie de millions de personnes en danger. En 2012, 842.000 décès étaient liés à une eau contaminée et des installations sanitaires inadaptées dans les pays à faible et moyen revenu. L'absence de traitement favorise aussi la propagation de certaines maladies tropicales telles que la dengue et le choléra.
Les solvants et autres hydrocarbures produits par les activités industrielles et minières ainsi que les rejets de nutriments (azote, phosphore et potassium) issus de l'agriculture intensive et des déchets animaux accélèrent l'eutrophisation des sources d'eau douce et les aires marines. On estime aujourd'hui à 245.000 km2 la superficie des écosystèmes marins affectés par ce phénomène. Le déversement de ces eaux polluées favorise également la prolifération des algues nuisibles qui ont pour effet un recul de la biodiversité.
 






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