Selon vous, l’autorité d’un robot est-elle légitime ?
L’autorité du robot n’est jamais légitime, car un outil doit rester au service de l’homme. Ce n’est pas l’outil qui commande la pensée. Aussi « intelligent » soit-il un robot est toujours l’émanation d’une programmation humaine. Nous avons tendance à l’oublier à une époque où nous refusons de fournir des efforts intellectuels, par habitude ou par paresse, en pensant que les applications numériques répondront à tous nos besoins de connaissance, et à tous nos désirs émotionnels. L’utilisation massive des écrans au détriment de la culture de l’écrit accroît cette dépendance à « l’intelligence artificielle » avec le risque, paradoxalement, de perdre les capacités du raisonnement humain qui ne sont pas transposables dans l’ordinateur : la créativité, l’abstraction, la concentration, l’apprentissage autonome…
Dans une dystopie lors de laquelle l’humain devrait s’affronter au robot, peut-on considérer que l’humain serait tenu en échec s’il n’établit pas une stratégie en réseau, capable de s’adapter ?
L’humain est confronté au robot en permanence. La surveillance est automatisée avec la reconnaissance faciale, le balisage des traces digitales, la géolocalisation et autres techniques. Le travail est conditionné par des algorithmes de plus en plus sophistiqués qui réduisent la marge de manœuvre. L’univers social est dématérialisé avec des votes électroniques, la consommation électronique, la communication en réseau. Dans toutes ces situations, le robot joue un rôle d’interface soit pour reconstituer le réseau social existant, soit pour inciter les humains à se regrouper en réseau pour bénéficier des avantages de la collaboration.
Aujourd’hui, l’humain adopte une stratégie de réseau à l’échelle mondiale grâce aux robots. Ce faisant, il accepte de perdre une partie de la liberté individuelle, pour gagner de l’influence collective. Dans un monde utopique, où le robot serait doué d’une intelligence autonome, les humains perdraient tout libre arbitre, pour servir d’interfaces aux machines. Ce changement de civilisation n’est pas pour demain, même avec l’essor de l’ordinateur quantique ! À plus brève échéance, dans la guerre du futur, l’humain devra faire alliance avec des robots pour lutter contre des attaques en réseau, ou pour mener des combats systémiques. La stratégie de réseau s’impose toujours pour contrer une menace de même nature.
Aujourd’hui, l’humain adopte une stratégie de réseau à l’échelle mondiale grâce aux robots. Ce faisant, il accepte de perdre une partie de la liberté individuelle, pour gagner de l’influence collective. Dans un monde utopique, où le robot serait doué d’une intelligence autonome, les humains perdraient tout libre arbitre, pour servir d’interfaces aux machines. Ce changement de civilisation n’est pas pour demain, même avec l’essor de l’ordinateur quantique ! À plus brève échéance, dans la guerre du futur, l’humain devra faire alliance avec des robots pour lutter contre des attaques en réseau, ou pour mener des combats systémiques. La stratégie de réseau s’impose toujours pour contrer une menace de même nature.
Quel avenir pour l’Homme si la machine continue d’évoluer ?
La machine présente des vertus dans certains domaines. Au cours du XXe siècle, la machine a permis d’augmenter les gains de productivité au travail sur les tâches manuelles, au cours de la révolution des « cols bleus ». Cette révolution a transformé l’entreprise, en remplaçant les tâches manuelles répétitives, sources d’accident au travail, par des machines. Au XXIe siècle, les progrès technologiques permettent d’étendre la mécanisation aux tâches intellectuelles, dans les fonctions support de l’entreprise, grâce à l’Intelligence Artificielle. Cette révolution des « cols blancs » augmente les gains de productivité sur les tâches cognitives standards, en évitant de commettre des erreurs de jugement, à cause de la fatigue ou des émotions qui altèrent le raisonnement.
Au cours de chaque révolution technologique, la machine soulage l’effort humain pour les tâches les plus répétitives, en préservant le pouvoir d’achat, sans tuer l’emploi. Joseph Schumpeter parle de destruction créatrice pour expliquer ce miracle de l’économie. Le progrès technologique ne va pas ralentir. Le génie humain répondra à tous les défis de notre siècle, grâce à l’innovation, dans les domaines de la santé, du réchauffement climatique, de l’énergie propre, de la colonisation de l’espace, etc. Néanmoins, au cours de ces évolutions, des questions bioéthiques seront posées comme le clonage humain, le transhumanisme, le brevet du vivant, etc.
La machine à intelligence autonome fera partie de ces questions fondamentales pour l’humanité, avec le risque d’ouvrir une boîte de Pandore !
Au cours de chaque révolution technologique, la machine soulage l’effort humain pour les tâches les plus répétitives, en préservant le pouvoir d’achat, sans tuer l’emploi. Joseph Schumpeter parle de destruction créatrice pour expliquer ce miracle de l’économie. Le progrès technologique ne va pas ralentir. Le génie humain répondra à tous les défis de notre siècle, grâce à l’innovation, dans les domaines de la santé, du réchauffement climatique, de l’énergie propre, de la colonisation de l’espace, etc. Néanmoins, au cours de ces évolutions, des questions bioéthiques seront posées comme le clonage humain, le transhumanisme, le brevet du vivant, etc.
La machine à intelligence autonome fera partie de ces questions fondamentales pour l’humanité, avec le risque d’ouvrir une boîte de Pandore !
L’Etat seul est-il suffisant pour éviter la décadence du commandement humain ?
La question porte sur la crise d’autorité dans notre société. Pendant longtemps, la figure de l’autorité au sens de Max Weber, a inspiré crainte et respect en suscitant un sentiment d’obéissance. Cependant, au cours de l’histoire, cette soumission volontaire à l’autorité a connu des périodes de remise en question, par des guerres civiles ou militaires, des révolutions, des contestations sociales, des batailles politiques… dans le but de renverser le pouvoir, plutôt que de contester sa légitimité à dominer pour socialiser.
Aujourd’hui la crise est différente. L’autorité est remise en question, non pas pour répondre à un besoin d’alternance au pouvoir, mais pour imaginer une société plus horizontale, dénuée du besoin de commander et d’obéir. C’est la raison pour laquelle, le pouvoir aujourd’hui donne l’impression de ne pas commander pour conserver sa raison d’être, en remplaçant les décisions par des règles administratives. Dans ces conditions, l’autorité est remise en cause, car avec l’instauration d’une réglementation trop envahissante, elle ne répond ni au besoin d’arbitrage de « l’Ancien Monde », ni au besoin d’émancipation de la population du « monde d’après ».
Dans ces conditions, il faut changer de paradigme, en simplifiant les règles pour redonner le goût d’entreprendre à la population, tout en recentrant le pouvoir de l’État sur les dimensions régaliennes comme la justice, l’ordre public, la défense. Vaste sujet, car ni l’État ni la population n’ont envie de changer. Pour l’État, il s’agirait de renoncer à une partie de ses prérogatives, et pour la population d’accepter d’endosser la responsabilité des choix à la place de l’État, comme corollaire de la liberté !
Aujourd’hui la crise est différente. L’autorité est remise en question, non pas pour répondre à un besoin d’alternance au pouvoir, mais pour imaginer une société plus horizontale, dénuée du besoin de commander et d’obéir. C’est la raison pour laquelle, le pouvoir aujourd’hui donne l’impression de ne pas commander pour conserver sa raison d’être, en remplaçant les décisions par des règles administratives. Dans ces conditions, l’autorité est remise en cause, car avec l’instauration d’une réglementation trop envahissante, elle ne répond ni au besoin d’arbitrage de « l’Ancien Monde », ni au besoin d’émancipation de la population du « monde d’après ».
Dans ces conditions, il faut changer de paradigme, en simplifiant les règles pour redonner le goût d’entreprendre à la population, tout en recentrant le pouvoir de l’État sur les dimensions régaliennes comme la justice, l’ordre public, la défense. Vaste sujet, car ni l’État ni la population n’ont envie de changer. Pour l’État, il s’agirait de renoncer à une partie de ses prérogatives, et pour la population d’accepter d’endosser la responsabilité des choix à la place de l’État, comme corollaire de la liberté !