« Nous démontrons dans ce rapport que la crise des déchets nucléaires est largement sous-estimée alors même qu’aucune solution n’existe pour s’en débarrasser. Dans les faits, la distinction entre “matières” et “déchets” n’a pas lieu d’être puisque seule une infime partie des matières radioactives est ré-utilisée. Aussi quand l’industrie parle de ‘recyclage’, c’est du pur greenwashing », décrypte Alix Mazounie, chargée de campagne Énergie à Greenpeace France.
Le rapport déconstruit ce mécanisme rendu possible à cause d’une brèche dans la législation et détaille les conséquences qui en découlent en termes de volumes, de solutions de stockage et de coûts.
« Nos calculs nous ont permis d’estimer que les volumes de déchets de haute activité à vie longue (HA-VL) sont cinq à sept fois supérieurs aux chiffres officiels. Or il s’agit des déchets les plus radioactifs et les plus complexes à gérer puisqu’ils supposent une solution de stockage fiable pour des dizaines de milliers d’années ou plus. Cela signifie qu’il faudrait à minima doubler les dimensions du projet Cigéo à Bure, ce qui gonflerait d’autant plus la facture de ce chantier contesté et creuserait davantage la dette d’EDF. A l’heure où on parle de renationaliser les activités nucléaires de l’exploitant, ces coûts cachés pèseront à terme sur l’ensemble des Français et Françaises », ajoute Florence de Bonnafos, chargée de campagne Finances à Greenpeace France.
Alors que la Cour des comptes a pointé du doigt un chiffrage peu réaliste du projet Cigéo et l’opacité qui entoure la gestion des déchets, Greenpeace France réclame une opération transparence sur les coûts des déchets nucléaires.