PPR prend une longueur d'avance avec Puma
À peine le groupe PPR s'était-il lancé dans une stratégie de développement durable en mai 2011, qu'il publiait dès novembre, un premier compte de résultat environnemental, à travers les activités de sa marque Puma. Et c'est un bilan élargi de son impact environnemental que le groupe a dressé, avec un résultat qui se chiffre à 145 millions d'euros. En pionnière de ce type d'action, la marque Puma se devait de trouver une façon de convertir l'impact environnemental en valeur monétaire. Et pour ce faire, Puma a fait appel au bureau d'études Trucost et au cabinet PriceWaterhouse Coopers. Ont été pris en compte : la pollution du sol, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d'eau, mais aussi les déchets et la pollution de l'air. En plus de l’aide des cabinets et bureau d’études, Puma s’est également inspiré d'études scientifiques, par exemple « The economics of ecosystems biodiversity » de Pavan Sukhdev, cette dernière apportant des critères de jugement sur la valeur financière des écosystèmes.
Un bilan qui en dit long
Grâce à l'approche monétaire de Puma sur son impact environnemental, le directeur du développement durable de PPR, Jochen Zeitz affirme que le groupe dispose d'une meilleure vision de l'écosystème, et qu’il a pu prendre conscience de la valeur financière des services rendus par cet écosystème. De plus, ce premier compte de résultat environnemental permet au groupe de mieux appréhender les opportunités d'affaires, et de mieux définir les priorités. Ainsi, sur le résultat environnemental de 145 millions, Puma sait désormais que 57 % de ses impacts environnementaux sont dus à la production de matière première (83 millions d'euros), alors que 6 % seulement proviennent de ses activités opérationnelles. Et côté opérationnel justement, il s'avère que les émissions de gaz à effet de serre, sont à 90 % responsables de l'impact environnemental. Puma dispose donc de données qui lui donnent une meilleure capacité à concilier le caractère économique au caractère environnemental. Les objectifs sont clairs, être les meilleurs sur les questions environnementales.
L’enjeu de la réputation
PPR, et notamment Puma, sont dans le collimateur des organismes tels que Greenpeace, et ce, du fait de leurs activités considérées comme non respectueuses de la nature. Les enjeux pour le groupe PPR sont donc doubles, car l'étude de l'impact environnemental avec une approche financière peut non seulement percer à jour les opportunités de business, mais également permettre l'amélioration des aspects non respectueux du social ou de l'environnement. Il en va de la prospérité du groupe. L'élevage de bovin pour leur cuir, qui est une des causes principales de l'impact environnemental des matières premières, fera par exemple l'objet d'une modification stratégique qui réduira la part de cuir dans la conception des produits. Notons que PPR, grâce à son initiative à émettre un compte de résultats pour chacune de ses marques d’ici 2015, répond également au besoin de transparence que réclament les consommateurs et ONG.