« Plus de 90 000 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë modérée dans les régions touchées par la crise au Niger n'ont plus accès aux aliments nutritionnels spécialisés dont ils ont besoin pour prévenir les formes plus graves de malnutrition », alerte le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Dans un texte très alarmiste, l’organisation internationale s’inquiète de la situation au Niger où la fermeture des frontières empêchent les acteurs internationaux d’aider d’urgence d’intervenir et ce alors que des ruptures d’approvisionnement ont été enregistrés depuis début septembre.
« Le PAM alerte que le nombre d'enfants de moins de cinq ans risquant de ne plus avoir accès à ce soutien nutritionnel vital pourrait atteindre 160 000 d'ici octobre si des mesures urgentes ne sont pas prises pour faciliter et accélérer l'acheminement des provisions humanitaires indispensables au Niger depuis les pays voisins. En raison de la crise politique actuelle au Niger et la fermeture des frontières, plus de 9 300 tonnes de vivres du PAM (dont des aliments spécialisés pour le traitement et la prévention de la malnutrition aiguë) destinées au Niger et au Burkina Faso (via le Niger) restent bloquées entre le port de Lomé au Togo et la frontière du Bénin », ajoute le texte.
« Nous ne pouvons pas permettre que les enfants du Niger soient privés d'une ressource nutritionnelle aussi essentielle. Pour éviter une crise nutritionnelle grave, les approvisionnements doivent atteindre le pays. Si ce n'est pas le cas, les conséquences seront désastreuses : infections graves et décès évitables des enfants », a déclaré le responsable du pays pour l’organisation Jean-Noël Gentile.
Depuis le coup d’Etat d’aout dernier, le pays s’enfonce dans une crise économique très inquiétante accentuée par les tensions aves ses voisins et la communauté internationale : « Un récent suivi du marché par le PAM et ses partenaires indique que le prix moyen du riz et du sorgho a augmenté de 21 % dans le pays après la crise politique. Cette situation affecte négativement la capacité des familles vulnérables à consommer des aliments nutritifs en quantité suffisante. Bien avant la crise, 3,3 millions de personnes au Niger (13 pour cent de la population) étaient déjà confrontées à la faim aiguë - le deuxième niveau le plus élevé observé depuis le début des analyses en 2012, tandis qu'un enfant de moins de cinq ans sur deux souffre d'au moins une forme de malnutrition. »