Les dividendes des pétroliers battent des records

En 2023, les cinq plus grandes sociétés pétrolières cotées au monde – BP, Shell, Chevron, ExxonMobil et TotalEnergies – ont annoncé des versements historiques de plus de 100 milliards de dollars à leurs actionnaires, surpassant les chiffres de 2022. Cette situation est le résultat d'une année de superprofits, alimentée en partie par la guerre en Ukraine et les perturbations des marchés mondiaux de l'énergie. Le pétrole a en effet atteint de nombreux records de prix durant l’année, et est resté à un niveau élevé, supérieur à la moyenne de 2019.

Cette distribution exceptionnelle n'est pas sans conséquence. D'une part, elle reflète la confiance de l'industrie dans sa rentabilité future, malgré les défis climatiques et la volonté d’un changement de paradigme énergétique. D'autre part, elle suscite des inquiétudes et des critiques, notamment concernant l'investissement insuffisant dans les énergies renouvelables et la contribution à la crise climatique.

« Au lieu d’investir leurs bénéfices records dans l’énergie propre, ces entreprises doublent leurs investissements dans le pétrole, le gaz et les dividendes de leurs actionnaires », explique de son côté Alice Harrison, de l’association Global Witness, interrogée par le Guardian et dont les propos ont été relayés par Libération. « Une fois de plus, des millions de familles n’auront pas les moyens de chauffer leur maison cet hiver, et des pays du monde entier continueront de subir les phénomènes météorologiques extrêmes liés à l’effondrement climatique. C’est l’économie des combustibles fossiles, et elle est truquée en faveur des riches. »

2023 a en effet été une nouvelle fois une année record sur le front des températures, avec des données inédites. En France, par exemple, ce sont près de 300 jours sur l’ensemble de l’année qui ont connu des températures plus chaudes que précédemment.