Le groupe fromager Bel mise sur des emballages durables et le vrac pour transformer son modèle alimentaire

Lors de la visite de son centre mondial de recherche et développement à Vendôme, le 18 novembre, la directrice générale de Bel, Cécile Beliot, a rappelé l’urgence de repenser les modèles alimentaires face aux défis démographiques et technologiques. Pour répondre à ces enjeux, Bel investit massivement : 7,5 millions d’euros seront injectés dans ce centre d’innovation sur trois ans, où plus de 100 projets sont développés chaque année, rapporte le magazine Capital, dont une journaliste s’y est rendue.

L’un de ses projets les plus ambitieux concerne le remplacement des emballages en aluminium, omniprésents dans les produits du groupe. Après quatre ans de recherche, une première avancée concrète voit le jour : un emballage en papier pour le fromage Kiri sera testé dès 2025. Selon Cécile Beliot, interrogée par Capital, ce nouveau packaging, recyclable et biodégradable, pourrait être déployé à travers le monde dès 2026. Cependant, cette transition implique des défis techniques et financiers considérables, notamment le développement de machines industrielles adaptées, un investissement estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros.

Parallèlement, Bel explore une autre piste innovante : la distribution en vrac. Dès avril 2025, des machines spécifiques seront installées dans des points de vente situés en région parisienne, en Normandie et dans le Jura. Ces dispositifs permettront aux consommateurs de se servir en Vache qui rit, Pom’Potes ou fromages apéritifs directement dans des pots en verre réutilisables.

Si l’initiative vise à réduire drastiquement les déchets d’emballage, elle repose également sur une acceptation des consommateurs, qui devront modifier leurs habitudes d’achat. Bel devra également répondre à des exigences techniques pour garantir la qualité et la sécurité des produits, tout en facilitant l’usage des machines pour tous les publics.

Cette double stratégie – emballages durables et vrac – marque une étape cruciale dans la transformation écologique du groupe, tout en testant la capacité d’adaptation de son modèle face aux attentes croissantes en matière de responsabilité sociétale.