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La déforestation favorise l'apparition des maladies infectieuses

07/12/2016



Une étude internationale, conduite par des chercheurs de l'IRD, de l'Inserm et de l'Université de Bournemouth, précise les liens entre la déforestation et l'émergence de nouvelles maladies infectieuses.



Source : Pixabay, image libre de droits.
Source : Pixabay, image libre de droits.
En effet, les chercheurs montrent en effet que la déforestation provoque une réduction des chaînes alimentaires en eaux douces, qui favorise le développement d'agents infectieux, comme Mycobacterium ulcerans en Guyane française, l'agent responsable de l'ulcère de Buruli. Ces résultats, qui permettent de mieux comprendre l'impact des changements environnementaux liés à l'activité humaine sur la santé, ont été publiés le 7 décembre dans le journal Science Advances.

Le milieu aquatique fortement affecté

Un communiqué de presse de l’Institut de Recherche pour le développement (IRD) explique que « dans les zones intertropicales, le changement d'usage des sols, les modifications d'écosystèmes et d'habitats et l'érosion de la biodiversité sont responsables de l'émergence de nombreuses maladies infectieuses. »

 Parmi ces facteurs, le déboisement des forêts primaires reste l'une des causes principales de l'apparition de nouveaux agents infectieux et de leur circulation épidémique dans les populations humaines . En effet, la déforestation a un impact sur les écosystèmes aquatiques, qui agissent comme interface entre les sédiments - riches en micro-organismes - et les habitats terrestres.

Dans cette étude, conduite dans le cadre du Centre d'étude de la biodiversité amazonienne ( LabEx CEBA) en Guyane française, les chercheurs ont observé, pendant trois ans, une vingtaine de sites aquatiques soumis à des pressions anthropiques différentes (déforestation, développement de l'agriculture). Ils ont ainsi mis en évidence que la déforestation désorganise les communautés aquatiques autochtones d'eaux douces , entraînant une perte des fonctions écologiques.

L'effondrement des réseaux trophiques favorise alors le développement d'espèces opportunistes hautement fécondes ("brouteurs", "suceurs", "filtreurs"), qui concentrent malencontreusement les bactéries ingérées lors de leurs repas.

La mycobactérie responsable de l'ulcère de Buruli chez l'humain, Mulcerans , est ainsi récupérée par ces "aspirateurs" et vient se concentrer dans les réseaux trophiques des sites les plus affectés par la déforestation et le développement agricole . Elle est ensuite transmise à l'humain, riverain du milieu aquatique infesté (mare, marigot) ou en contact avec l'eau lors des récoltes par exemple.






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