Nous y sommes. Après des semaines de flottement et d’interrogations, le défi d’approvisionnement en gaz pour l’Europe est une réalité. « Le groupe russe Gazprom arrêtera à partir de mercredi les livraisons du gaz à la Pologne et à la Bulgarie. Le gazier polonais PGNiG l’a d’abord indiqué dans un communiqué mardi. « Le 26 avril 2022, Gazprom a informé PGNiG de son intention de suspendre complètement les livraisons dans le cadre du contrat Yamal (…) le 27 avril », a indiqué PGNiG, précisant que la Pologne était préparée à obtenir le gaz manquant d’autres sources. Le gouvernement bulgare a fait une annonce similaire quelques heures plus tard, évoquant son refus de se plier aux nouvelles exigences du fournisseur. « Aujourd’hui, Bulgargas EAD a reçu la notification que les livraisons de Gazprom Export seront suspendues à partir du 27 avril 2022 », a indiqué le ministère de l’Economie dans un communiqué, alors que ce pays des Balkans est fortement dépendant du gaz russe » relève 20 Minutes.
Alors que les débats européens tournaient autour de la pertinence du boycott des hydrocarbures russes, les conséquences économiques étaient redoutées par les observateurs. Une situation d’autant plus complexe à gérer à Bruxelles que la dépendance à la Russie est très variable selon les pays. La France est ainsi un des pays les moins dépendants, tandis que l’Allemagne ou les pays de l’Est de l’Union sont historiquement des gros clients.
Avec cette annonce de Gazprom, l’Union européenne est au pied du mur et de doit évaluer l’ampleur du choc d’approvisionnement que cela va donner. Et en parallèle chercher des solutions pour des approvisionnements alternatifs dans un secteur très largement dominé par la Russie et aux volumes exploités limités. Le compte à rebours avant le prochain hiver est lancé alors que les beaux jours viennent de commencer.