L'IA, alliée sous-exploitée du développement durable ?

Près de 80 % des responsables informatiques en Europe estiment que l'IA a un impact positif ou neutre sur le développement durable. Pourtant, seulement 9 % des entreprises considèrent l'éthique dans l'utilisation de l'IA comme une priorité. À l'inverse, seuls 4 % des responsables informatiques jugent négatif l’impact de l’IA sur l’environnement. L'ESSCA School of Management et Forvis Mazars révèlent que, bien que les entreprises soient optimistes quant à l'IA, beaucoup peinent à mettre en œuvre des pratiques durables concrètes.

Les entreprises se concentrent principalement sur des aspects tels que la transparence dans les décisions de l'IA (25 %), la confidentialité des données (20 %) et la gestion des biais (15 %). Des questions cruciales comme l'impact direct sur le climat sont souvent négligées, avec seulement 5 % des entreprises les considérant comme prioritaires. Ce manque de focalisation peut entraver les progrès vers un avenir durable.

Les défis liés à l'intégration de l'IA incluent des contraintes financières et un manque de personnel qualifié. Le baromètre « IA et Entreprises » indique que seulement 36 % des entreprises suivent la consommation énergétique de leurs systèmes IA. Des géants comme Microsoft ont vu leurs émissions indirectes augmenter, soulignant la difficulté de réduire l'empreinte carbone des technologies IA.

Pour exploiter pleinement le potentiel de l'IA en matière de durabilité, les entreprises doivent surmonter plusieurs obstacles. Cela inclut le développement de méthodes standardisées pour évaluer l'impact environnemental des systèmes IA, l'intégration de considérations éthiques dans les processus décisionnels, et une collaboration avec les décideurs politiques pour favoriser une IA responsable. Les formations interdisciplinaires sur les implications techniques et éthiques de l'IA sont également essentielles pour éviter des conséquences négatives imprévues.