Jeudi dernier des militants de Greenpeace ont lancé une opération coup de poing. L'objectif était d'appeler à agir dans la lutte contre le réchauffement en attirant les regards médiatiques. Une poignée de militants ont ainsi organisé l'escalade de la grue qui sert le chantier de la cathédrale Notre-Dame pour y déployer le slogan « Climat : aux actes ! ».
L'association de défense de l'environnement a publié un communiqué dans la foulée pour expliquer sa démarche et préciser que l'harangue était destinée à Emmanuel Macron : « le chef de l’État a multiplié les grands discours sur l’écologie mais rechigne toujours à mener une politique qui soit véritablement à la hauteur de l’urgence climatique", assure Greenpeace, précisant que "le dernier remaniement gouvernemental est une preuve supplémentaire du manque d’ambition du Président sur le front de la défense de l’environnement.»
Fière de son coup, l'association explique que « deux grimpeurs de Greenpeace se trouvent sur la flèche de la plus haute grue d’Europe, à plus de 80 mètres du sol et y ont accroché une banderole longue de 27 mètres « Climat : aux actes ! ». Ils ont également affiché les messages « Climat : Macron, notre drame » et « Climate Action Now ». Plus bas dans la grue, sont également disposés deux autres grimpeurs. Au sol, des militants de Greenpeace assurent la sécurité de l’action et le dialogue avec les autorités.»
« Quelques jours après un remaniement qui poursuit la valse des ministres de l’écologie, nous voulons faire entendre à Emmanuel Macron que ses promesses sont inopérantes face aux changements climatiques. Seules des lois encadrant les grandes entreprises, des mesures structurantes à court-terme, une réorientation des politiques publiques existantes et des investissements publics sans précédent permettront d’enrayer la catastrophe climatique », explique Jean-François Julliard, le directeur général de l'ONG.
Greenpeace dénonce "une économie de façade"
Selon l'ONG, "contrairement à ce que met en avant la communication gouvernementale, les trois premières années du mandat d’Emmanuel Macron ne sont pas celles d’une accélération écologique, mais d’un retard qui se creuse dangereusement".
En 2018 et 2019, "la France a encore dépassé les plafonds d’émissions de gaz à effet de serre qui avaient été fixés dans la loi en 2015", rappelle Greenpeace, qui précise qu'"en 2020, le gouvernement français a donc tout simplement décidé de relever ces plafonds : désormais, la France respecte miraculeusement ses objectifs climatiques pour 2019". Dans son rapport paru hier, le Haut conseil pour le climat "dénonçait cette révision et jugeait que la France devait redresser le cap".
« Les milliards d’euros accordés sans conditionnalités sérieuses aux secteurs polluants de l’aérien et de l’automobile, le rejet de multiples propositions de la Convention citoyenne pour le climat, le choix de ne pas remettre en cause le CETA montrent bien que les discours verts d’Emmanuel Macron ne résistent pas à l’épreuve des faits », décrypte Jean-François Julliard.
« Le Covid-19 a exposé la vulnérabilité du système économique et social actuel face aux crises. Sans changements profonds et radicaux, les changements climatiques entraîneront des crises d’une ampleur bien plus forte. Emmanuel Macron n’en a toujours pas pris la mesure », conclut-il dans ce même communiqué.