A l’image de ce que les militants demandent aux banquiers ou au monde de la finance, Greenpeace s’adresse aux assureurs. « Le tableau de bord annuel de Insure Our Future classe les 30 premiers assureurs mondiaux de combustibles fossiles en fonction de la qualité de leurs politiques d'exclusion des combustibles fossiles. Cette année, Allianz, AXA et Axis Capital sont les mieux classés pour leurs politiques de sortie du charbon, tandis qu' Aviva, Hannover Re et Munich Re arrivent en tête pour leurs exclusions du pétrole et du gaz » explique le communiqué de l’ONG.
Le classement place en dernier les Américains Berkshire Hathaway et Starr ainsi que celui des Bermudes Everest Re qui n’ont pas publié de rapport à ce sujet. « Le Lloyd's of London du Royaume-Uni obtient également un très mauvais score, après avoir annoncé un cadre de sortie du charbon en 2020, puis fait marche arrière en le déclarant facultatif. Liberty Mutual, Chubb et Tokio Marine ont adopté certaines restrictions sur le charbon mais assurent activement l'expansion de l'industrie pétrolière et gazière. Les assureurs chinois PICC et Sinosure n'ont pas adopté de restrictions sur les combustibles fossiles mais, suivant la politique du gouvernement chinois, ne couvriront plus les nouvelles centrales électriques au charbon à l'étranger » précise Greenpeace.
L’ONG assume une stratégie offensive et ciblée. « L'assurance est le talon d'Achille de l'industrie des combustibles fossiles et a le pouvoir d'accélérer la transition vers les énergies propres. Toutes les compagnies d'assurance doivent immédiatement aligner leurs activités sur l'objectif de 1,5C de l'Accord de Paris et cesser d'assurer les nouveaux projets de charbon, de pétrole et de gaz » explique Peter Bosshard, chargé de la campagne baptisée Assurer notre avenir.
La stratégie fonctionne. Ainsi, toujours d’après Greenpeace, le charbon « est devenu de moins en moins assurable en dehors de la Chine ». Une situation qui ne s’étend pas encore au gaz et au pétrole, déplore l’ONG.