Traditionnellement tourné vers la France, le Qatar saisit l’opportunité de la crise géopolitique avec la Russie pour s’implanter en Allemagne. A quelques mois de la Coupe du monde qui était présenté comme l’apogée de sa puissance, le petit émirat a encore des cartes à jouer grâce à son statut d’exportateur de gaz. « L'Allemagne et le Qatar ont conclu un partenariat énergétique de long terme, a annoncé dimanche le porte-parole du ministère allemand de l'Economie, alors que la plus grande économie d'Europe cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis des sources d'énergie russes. La Russie est le principal fournisseur de gaz de l'Allemagne et le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, a lancé plusieurs initiatives visant à réduire la dépendance énergétique de son pays à l'égard des approvisionnements de Moscou depuis l'invasion russe en Ukraine » rapporte Reuters.
La pression est forte sur l’Allemagne qui est très dépendante du gaz russe. Une situation qui pousse le pays dans les bras de tout candidat lui permettant de compenser et de remplacer les importations russes : « L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al Thani, a reçu dimanche Robert Habeck et les deux hommes ont discuté des moyens de renforcer les relations bilatérales entre leur deux pays, notamment dans le secteur de l'énergie, a indiqué le pays du Golfe dans un communiqué. Un porte-parole du ministère allemand de l'Economie a confirmé qu'un accord avait été conclu. "Les entreprises qui sont venues au Qatar avec Robert Habeck vont maintenant entamer des négociations contractuelles avec la partie qatarie", a déclaré le porte-parole. L'Allemagne a récemment annoncé son intention de construire deux terminaux d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL). Le Qatar a ajouté avoir convenu avec l'Allemagne que "leurs entités commerciales respectives reprendraient le dialogue et feraient progresser les discussions sur les approvisionnements en GNL à long terme". »
Aucune donnée chiffrée n’a été révélée et les exportations qataries sont déjà intenses depuis des années. L’accord, bien qu’attendu, est loin de solder la crise de dépendance européenne, et en particulier de l’Allemagne.