Chantal Milton et son époux, Tim / Crédit photo: Robert Schinner
Comment êtes-vous devenue famille d’accueil ?
Un jour, à la caisse d’un magasin, j’ai rencontré une femme accompagnée d’un enfant Africain et comme je lui dis qu’il était très mignon, elle m'a répondu: « Il va beaucoup mieux car il vient d’être opéré du cœur ». Elle m’a alors expliqué qu’elle l’accueillait chez elle pour une période de 2 mois. Elle m’a ensuite expliqué en détail ce qu’elle faisait, j’ai trouvé ça génial, et je me suis dit que je le ferais dès que je ne travaillerais plus. Quelques années plus tard en 2006, j’ai pris des renseignements auprès de l'Association et avec mon mari, nous avons décidé de nous lancer. Je me suis dit qu’aider à sauver quelqu’un, c’est fantastique.
Comment s’est passée la sélection et quels en étaient les critères ?
Nous avons envoyé une lettre de motivation, puis je suis allée à l’association, et j’ai rencontré une psychologue qui m’a expliqué le rôle de la famille d’accueil. Il n’y a pas de critères formels pour participer, et aucune formation n’est demandée. Il faut avant tout être très disponible et savoir conduire. C'est surtout une relation de confiance qui s’établit. L’enfant arrive quelque temps après. On ne sait pas grand chose de lui en dehors de son nom, son âge, le pays d’origine, et sa pathologie.
Comment se passe le séjour et sa préparation ?
On rencontre l’enfant le jour de son arrivée à l’aéroport en France où il a été amené par l’association « Aviation sans frontières ». N'ayant eu aucun contact préalable, l’anonymat est respecté (mais il peut être levé le jour du départ si on veut garder un lien).
Dès son arrivée, on fait quelques examens médicaux. En cas de petits soucis, une bronchite par exemple, on l’amène chez notre généraliste. Le nôtre est très disponible et consulte gracieusement. On passe ensuite une matinée avec l’enfant à l’hôpital où il va être opéré pour faire un bilan préopératoire. L’opération aura lieu quelques jours après.
Le jour de l’opération, on fait tout pour rassurer l’enfant. Lors de la dernière opération j’ai dit à Djamila, une petite comorienne de 10 ans qui était un peu stressée: « tu as fais tout le chemin pour ce jour-ci, sois contente ! A partir de maintenant tu vas avoir une vie meilleure ». Il ne faut pas reculer et j’essaie de les encourager avant d’aller au bloc.
Après l'opération, ils vont en réanimation et partent ensuite vers un centre de convalescence où ils reprennent rapidement une vie normale avec d’autres enfants et où on peut leur rendre visite. Au total, si tout va bien, ils restent avec nous six à huit semaines.
Quel bilan tirez-vous de cette action ?
J’ai accueilli onze enfants, tous différents, avec chacun son histoire. Je pense aussi aux mamans pour qui cela doit être très dur de ne pouvoir rien faire pour son enfant malade, et qui risque de mourir si on ne fait rien. Pour moi, c’est une entraide de femmes, de mères, tout simplement. Je fais ça autant pour la mère que pour l’enfant. Je vais continuer tant que je pourrai.
J'apprécie également de pouvoir se rencontrer avec les autres familles d'accueil, lors d'une fête organisée en juin, ou au téléphone. On se sent très soutenu par Mécénat Chirurgie Cardiaque, qui est une structure très efficace. Ses responsables peuvent être joints à tout moment, de jour comme de nuit. C’est une association sérieuse, très dynamique, très gaie, qui met en place de nombreuses animations pour récolter des fonds. Par ailleurs, mon mari et moi participons tous les ans à des actions comme le Tour Auto organisé par Optic 2000, un mécène de l’association, ce qui nous permet de vendre des objets au profit de l’association. Le soir, dans chaque ville d'étape du rallye, on rencontre des opticiens au cours d’un dîner et on passe parmi les tables pour vendre des montres et des peluches.
A ceux qui me disent: « c’est bien, ce que tu fais », je leur réponds que ce n’est pas compliqué du tout. C’est comme si on avait un lointain cousin qui venait passer des vacances en famille. Les enfants se sentent alors comme chez eux !
Propos recueillis par S.F.
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Au cœur de la vie
Mécénat Chirurgie Cardiaque – Enfants du monde, est une association reconnue de Bienfaisance assimilée fiscalement à une association Reconnue d'Utilité Publique. Elle a été créée en 1996 par Francine Leca et Patrice Roynette.
Depuis cette date, elle accueille chaque mois dans huit villes en France une vingtaine d’enfants souffrant de malformations du cœur ou de maladies cardiaques, souvent mortelles ou invalidantes. Ces enfants sont issus de milieux extrêmement défavorisés, dans des pays où les conditions médicales de prise en charge sont souvent difficiles, voire inexistantes.
Mécénat Chirurgie Cardiaque prend également en charge la formation des médecins référents de ces pays et le parrainage scolaire.
Le site de l’association : http://www.mecenat-cardiaque.org/
Un jour, à la caisse d’un magasin, j’ai rencontré une femme accompagnée d’un enfant Africain et comme je lui dis qu’il était très mignon, elle m'a répondu: « Il va beaucoup mieux car il vient d’être opéré du cœur ». Elle m’a alors expliqué qu’elle l’accueillait chez elle pour une période de 2 mois. Elle m’a ensuite expliqué en détail ce qu’elle faisait, j’ai trouvé ça génial, et je me suis dit que je le ferais dès que je ne travaillerais plus. Quelques années plus tard en 2006, j’ai pris des renseignements auprès de l'Association et avec mon mari, nous avons décidé de nous lancer. Je me suis dit qu’aider à sauver quelqu’un, c’est fantastique.
Comment s’est passée la sélection et quels en étaient les critères ?
Nous avons envoyé une lettre de motivation, puis je suis allée à l’association, et j’ai rencontré une psychologue qui m’a expliqué le rôle de la famille d’accueil. Il n’y a pas de critères formels pour participer, et aucune formation n’est demandée. Il faut avant tout être très disponible et savoir conduire. C'est surtout une relation de confiance qui s’établit. L’enfant arrive quelque temps après. On ne sait pas grand chose de lui en dehors de son nom, son âge, le pays d’origine, et sa pathologie.
Comment se passe le séjour et sa préparation ?
On rencontre l’enfant le jour de son arrivée à l’aéroport en France où il a été amené par l’association « Aviation sans frontières ». N'ayant eu aucun contact préalable, l’anonymat est respecté (mais il peut être levé le jour du départ si on veut garder un lien).
Dès son arrivée, on fait quelques examens médicaux. En cas de petits soucis, une bronchite par exemple, on l’amène chez notre généraliste. Le nôtre est très disponible et consulte gracieusement. On passe ensuite une matinée avec l’enfant à l’hôpital où il va être opéré pour faire un bilan préopératoire. L’opération aura lieu quelques jours après.
Le jour de l’opération, on fait tout pour rassurer l’enfant. Lors de la dernière opération j’ai dit à Djamila, une petite comorienne de 10 ans qui était un peu stressée: « tu as fais tout le chemin pour ce jour-ci, sois contente ! A partir de maintenant tu vas avoir une vie meilleure ». Il ne faut pas reculer et j’essaie de les encourager avant d’aller au bloc.
Après l'opération, ils vont en réanimation et partent ensuite vers un centre de convalescence où ils reprennent rapidement une vie normale avec d’autres enfants et où on peut leur rendre visite. Au total, si tout va bien, ils restent avec nous six à huit semaines.
Quel bilan tirez-vous de cette action ?
J’ai accueilli onze enfants, tous différents, avec chacun son histoire. Je pense aussi aux mamans pour qui cela doit être très dur de ne pouvoir rien faire pour son enfant malade, et qui risque de mourir si on ne fait rien. Pour moi, c’est une entraide de femmes, de mères, tout simplement. Je fais ça autant pour la mère que pour l’enfant. Je vais continuer tant que je pourrai.
J'apprécie également de pouvoir se rencontrer avec les autres familles d'accueil, lors d'une fête organisée en juin, ou au téléphone. On se sent très soutenu par Mécénat Chirurgie Cardiaque, qui est une structure très efficace. Ses responsables peuvent être joints à tout moment, de jour comme de nuit. C’est une association sérieuse, très dynamique, très gaie, qui met en place de nombreuses animations pour récolter des fonds. Par ailleurs, mon mari et moi participons tous les ans à des actions comme le Tour Auto organisé par Optic 2000, un mécène de l’association, ce qui nous permet de vendre des objets au profit de l’association. Le soir, dans chaque ville d'étape du rallye, on rencontre des opticiens au cours d’un dîner et on passe parmi les tables pour vendre des montres et des peluches.
A ceux qui me disent: « c’est bien, ce que tu fais », je leur réponds que ce n’est pas compliqué du tout. C’est comme si on avait un lointain cousin qui venait passer des vacances en famille. Les enfants se sentent alors comme chez eux !
Propos recueillis par S.F.
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Au cœur de la vie
Mécénat Chirurgie Cardiaque – Enfants du monde, est une association reconnue de Bienfaisance assimilée fiscalement à une association Reconnue d'Utilité Publique. Elle a été créée en 1996 par Francine Leca et Patrice Roynette.
Depuis cette date, elle accueille chaque mois dans huit villes en France une vingtaine d’enfants souffrant de malformations du cœur ou de maladies cardiaques, souvent mortelles ou invalidantes. Ces enfants sont issus de milieux extrêmement défavorisés, dans des pays où les conditions médicales de prise en charge sont souvent difficiles, voire inexistantes.
Mécénat Chirurgie Cardiaque prend également en charge la formation des médecins référents de ces pays et le parrainage scolaire.
Le site de l’association : http://www.mecenat-cardiaque.org/