De la crainte de ne pas avoir de doses à celle de ne pas trouver des candidats à se faire vacciner en un instant. « Un mois après le lancement en fanfare de la campagne de vaccination, le grand enthousiasme suscité par la livraison de 504 000 doses d'AstraZeneca le 26 février 2021, a vite cédé la place à de grosses inquiétudes provoquées par une très faible adhésion de la population cible. Le 30 mars, la Côte d'Ivoire recensait seulement 40 153 doses inoculées. La semaine suivante, le Conseil national de sécurité, présidé par le Président Alassane Ouattara en personne, décide d'élargir l'accès au vaccin anti-Covid19 à tous les Ivoiriens âgés de plus de 18 ans pour accélérer la cadence. Pas de changement majeur, la méfiance à l'égard des vaccins reste vive à Abidjan où les rumeurs les plus folles se répandent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux » raconte La Banque Mondiale par communiqué.
L’organisation internationale voit dans le déroulé ivoirien un cas d’école de lutte contre les rumeurs et campagne de sensibilisation. Alors que l’objectif des 40% de vaccinés soit 10 millions de personnes était avancé, les premières semaines sont laborieuses. « Dans l'immédiat, il faut convaincre des dizaines de milliers d'Ivoiriens de l'efficacité des vaccins et surtout couper court aux folles rumeurs sur les effets secondaires néfastes, voire mortels des vaccins d'AstraZenecca. Pierre Dimba ministre de la Santé, NDLR) multiplie les consultations avec les acteurs clés au niveau national et les organismes internationaux. Il implique le maximum de canaux de diffusion, notamment les influenceurs sur les réseaux sociaux, les guides religieux et les leaders communautaires ainsi que les élus locaux. Car « il en va de la survie de notre population et en intensifiant les campagnes de vaccination sur les marchés et dans les lieux de culte, nous espérons atteindre rapidement l'objectif de vacciner près de six millions de personnes dansl'ensemble du pays. » Le gouvernement étend aussi la campagne de vaccination à l'intérieur du pays. Il déploie des cliniques mobiles : de grands bus médicalisés qui sillonnent les endroits les plus fréquentés pour sensibiliser, mobiliser et vacciner les populations. Cette nouvelle stratégie exige de gros moyens financiers et logistiques et la Côte d'Ivoire peut compter sur un allié important. »