Des forêts plus durables grâce au financement du WWF

Les forêts jouent un rôle clé dans la protection de la biodiversité, la lutte contre l'érosion et le combat face au réchauffement climatique. Elles sont aujourd'hui reconnues pour leur "valeur écologique" grandissante. Cependant, comme le souligne Yann Laurans, directeur des programmes chez WWF France interrogé par Le Figaro, « pourtant, en Europe, et particulièrement en France, la forêt s'appauvrit, car depuis des années on a tendance à trop l'homogénéiser, trop l'exploiter, dans une logique productiviste ».

La cause ? Une exploitation excessive et une tendance à l'homogénéisation qui menacent leur diversité biologique et leur capacité de régénération. Face à ces enjeux, la réponse du WWF est claire : il est essentiel de réduire les prélèvements et de favoriser le vieillissement des forêts pour en accroître la biodiversité. Par le biais de son fonds spécial Nature Impact, l'ONG vise à récolter 40 millions d'euros en dix ans, dans l'optique de protéger 15 000 hectares de forêts sur une durée minimale de trente ans.
 

Le fonds Nature Impact introduit un mécanisme novateur : les paiements pour services écosystémiques (PSE). Ce dispositif vise à compenser financièrement les propriétaires forestiers qui adoptent des pratiques de gestion plus respectueuses de l'environnement. Avec un premier tour de table ayant déjà permis de réunir 2 millions d'euros grâce à des entreprises engagées telles que La Banque Postale, le groupe Bel, GRDF, le Schmidt Groupe, ou encore la Française des Jeux, l'objectif de lever 40 millions d'euros semble à portée de main.

Contrairement aux démarches classiques centrées sur les crédits carbone, le fonds Nature Impact met l'accent sur la nécessité urgente de préserver la biodiversité forestière. Aurélie Pontal, directrice du pôle investissement et mécénat entreprises chez WWF, insiste sur cette différenciation, affirmant que le carbone doit être perçu comme un co-bénéfice de la protection des écosystèmes forestiers. Cette orientation permet non seulement de protéger la biodiversité mais aussi de contribuer à la séquestration de 400.000 tonnes de CO2 sur trente ans.