En juin dernier, Greenpeace France avait déjà dénoncé la responsabilité du gouvernement et de l’élevage industriel dans la déforestation en bloquant durant trois jours l’arrivée d’un cargo de soja en provenance du Brésil, dans le port de Sète. Les activistes de Greenpeace ont demandé au gouvernement "de prendre des engagements concrets concernant l’importation de soja issu de la déforestation, un appel qui est resté sans réponse", explique l'ONG dans un communiqué.
« Le gouvernement se dit catastrophé par les feux en Amazonie alors qu’en parallèle un nouveau cargo décharge en toute impunité 60 000 tonnes de tourteaux de soja en provenance du Cerrado, l’une des zones les plus détruites par la déforestation au Brésil ! » déplore Cécile Leuba, experte Forêts chez Greenpeace France.
"Emmanuel Macron a beau avoir reconnu fin août la complicité de la France dans les incendies en Amazonie et la déforestation, son gouvernement ne prend aucune mesure pour mettre fin à cet engrenage" Or, pour Greenpeace, la seule solution est de "réduire notre production et notre consommation de viande, d’œufs et de produits laitiers et d’amorcer une transition forte vers un modèle d’élevage agroécologique."
« La ministre de la Transition Écologique et Solidaire Elisabeth Borne nous a reçus vendredi dernier mais nous n’avons obtenu aucun engagement concret de sa part en matière de lutte contre la déforestation. Elle doit de toute urgence mettre en application la Stratégie Française de Lutte contre la Déforestation Importée (SNDI) » ajoute Cécile Leuba.
En moyenne, un cargo de soja brésilien arrive en France tous les 10 jours, entretenant ainsi l’élevage industriel et la surconsommation de viande alors que l’élevage représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, rappelle l'ONG dans son communiqué.