Pour autant, nous sommes encore dans la vague épidémique et tout relâchement dans l’application du confinement et des gestes barrières induirait un rebond. Les chiffres les plus optimistes montrent que nous sommes très loin de l’immunité de groupe (qui correspond à 60 à 70 % d’immunisés parmi la population). Sans cette immunité de groupe ni de thérapie efficace, un déconfinement sans maintien des gestes barrières mènerait directement à une nouvelle saturation de notre système de santé. Notons que nos hôpitaux ne peuvent faire face, avec leurs capacités actuelles, qu’à un doublement des cas tous les quatorze jours alors que lors de la première vague, la France dénombrait un doublement des cas tous les 4 jours.
Le Premier ministre et le ministre des Solidarités et de la Santé l’ont martelé lors de la conférence de presse de dimanche : la levée du confinement ne sera donc, en aucun cas, un retour à la normale. L’une des certitudes est que les gestes barrières (port du masque, lavage de main, maintien de la distanciation, etc.) devront continuer à être appliqués afin que le R0 ne dépasse pas 1,5. Et deux grandes variables détermineront l’évolution de la situation à partir du 11 mai :
Si un traitement :
Une question occupe aujourd’hui une place prédominante : peut-on contracter le COVID-19 plusieurs fois ? Autrement dit, l’immunité acquise (humorale adaptative) lorsqu’on est tombé malade est-elle protectrice et si oui combien de temps ? Même si la probabilité pour que cette immunité existe est grande, nous n’avons pas encore le recul nécessaire sur la durée de vie de cette mémoire immunitaire.
Si cette immunité existe, les personnes malades seraient considérées comme immunisées et pourraient donc reprendre une vie normale lors du déconfinement. Cela repose toutefois sur la nécessité de tester largement. Ces tests sérologiques, couplés au PCR en cas de doute permettront de mieux comprendre la propagation du virus pour mieux la contenir. Les gens continueront à tomber malades (mais plus lentement grâce aux mesures barrières) et dès qu’elles le seront, elles s’isoleront. De même, nous reviendrons à une phase d’identification des sujets contacts, comme en phase 2 de l’épidémie, qui seront également placés en quatorzaine. Cette situation poussera les gouvernements à recourir à des applications mobiles pour identifier qui a été en contact avec une personne malade même sans le savoir.
C’est la seule condition pour que le système sanitaire soit préservé d’une deuxième vague trop massive.
Nous voyons toutefois deux limites à ce scénario :
Nous serions donc dans une situation de contamination progressive de la population avec un nombre croissant de malades, mais sans évolution exponentielle, puis une décroissance proportionnelle à l’acquisition de l’immunité de groupe. Du temps pourrait être gagné dans l’acquisition d’une immunité de groupe grâce à l’arrivée d’un vaccin, mais celui-ci semble très peu probable avant 2021.
C’est le scénario le plus pessimiste et les études récentes rendent ce scénario de plus en plus envisageable. Si l’immunité ne protège pas ou sur un temps très court (quelques jours ou quelques semaines seulement), nous serions constamment « naïfs » face au virus, notre système immunitaire ne serait pas protégé.
Dans cette hypothèse, le déconfinement mènerait nécessairement à une nouvelle vague épidémique qui serait finalement sans fin, chaque personne contaminée pouvant contracter une nouvelle fois la maladie.
Les tests sérologiques seraient alors inutiles. En effet, ils permettent de savoir si une personne a été malade ou non ce qui ne sert pas, puisque même une personne qui a déjà eu le virus peut tomber à nouveau malade. Seuls les tests en PCR qui détectent directement le virus aideront à canaliser la pathologie en détectant les personnes contagieuses, qu’elles soient symptomatiques ou pas.
Il demeure donc encore de nombreuses inconnues autour du déconfinement. La seule certitude que nous ayons à l’heure actuelle est que le 11 mai ne sonnera pas un retour à la normale pour la population et que les gestes barrières devront continuer à être appliqués. Les entreprises qui reprendront leurs activités doivent donc commencer dès maintenant, si ce n’est déjà fait, à adapter leur mode de travail à cette nouvelle période qui s’ouvre et dont on ne connaît pas la durée.
Le Premier ministre et le ministre des Solidarités et de la Santé l’ont martelé lors de la conférence de presse de dimanche : la levée du confinement ne sera donc, en aucun cas, un retour à la normale. L’une des certitudes est que les gestes barrières (port du masque, lavage de main, maintien de la distanciation, etc.) devront continuer à être appliqués afin que le R0 ne dépasse pas 1,5. Et deux grandes variables détermineront l’évolution de la situation à partir du 11 mai :
- L’arrivée d’un traitement et la date de sa mise sur le marché ;
- L’immunité, son efficacité, sa durée et son acquisition (par la maladie ou par un éventuel vaccin).
Hypothèse 1 : arrivée d’un traitement efficace
Si un traitement :
- À son efficacité démontrée par des études scientifiques sérieuses ;
- Ne s’accompagne pas d’effets indésirables trop importants ;
- À une fenêtre thérapeutique qui permet de soigner le plus grand nombre malgré les comorbidités ;
- Est disponible en quantité suffisante pour nos hôpitaux ;
Hypothèse 2 : immunité pérenne et efficace
Une question occupe aujourd’hui une place prédominante : peut-on contracter le COVID-19 plusieurs fois ? Autrement dit, l’immunité acquise (humorale adaptative) lorsqu’on est tombé malade est-elle protectrice et si oui combien de temps ? Même si la probabilité pour que cette immunité existe est grande, nous n’avons pas encore le recul nécessaire sur la durée de vie de cette mémoire immunitaire.
Si cette immunité existe, les personnes malades seraient considérées comme immunisées et pourraient donc reprendre une vie normale lors du déconfinement. Cela repose toutefois sur la nécessité de tester largement. Ces tests sérologiques, couplés au PCR en cas de doute permettront de mieux comprendre la propagation du virus pour mieux la contenir. Les gens continueront à tomber malades (mais plus lentement grâce aux mesures barrières) et dès qu’elles le seront, elles s’isoleront. De même, nous reviendrons à une phase d’identification des sujets contacts, comme en phase 2 de l’épidémie, qui seront également placés en quatorzaine. Cette situation poussera les gouvernements à recourir à des applications mobiles pour identifier qui a été en contact avec une personne malade même sans le savoir.
C’est la seule condition pour que le système sanitaire soit préservé d’une deuxième vague trop massive.
Nous voyons toutefois deux limites à ce scénario :
- Les personnes âgées et les personnes souffrant de comorbidités demeureront plus exposées au risque, d’où la volonté avortée du gouvernement de prolonger le confinement de ces personnes.
- Les malades asymptomatiques pourront continuer à transmettre le virus sans avoir été testés, le Président de la République ayant annoncé que seuls les porteurs symptomatiques seraient testés.
Nous serions donc dans une situation de contamination progressive de la population avec un nombre croissant de malades, mais sans évolution exponentielle, puis une décroissance proportionnelle à l’acquisition de l’immunité de groupe. Du temps pourrait être gagné dans l’acquisition d’une immunité de groupe grâce à l’arrivée d’un vaccin, mais celui-ci semble très peu probable avant 2021.
Hypothèse 3 : pas d’immunité acquise ou immunité extrêmement courte
C’est le scénario le plus pessimiste et les études récentes rendent ce scénario de plus en plus envisageable. Si l’immunité ne protège pas ou sur un temps très court (quelques jours ou quelques semaines seulement), nous serions constamment « naïfs » face au virus, notre système immunitaire ne serait pas protégé.
Dans cette hypothèse, le déconfinement mènerait nécessairement à une nouvelle vague épidémique qui serait finalement sans fin, chaque personne contaminée pouvant contracter une nouvelle fois la maladie.
Les tests sérologiques seraient alors inutiles. En effet, ils permettent de savoir si une personne a été malade ou non ce qui ne sert pas, puisque même une personne qui a déjà eu le virus peut tomber à nouveau malade. Seuls les tests en PCR qui détectent directement le virus aideront à canaliser la pathologie en détectant les personnes contagieuses, qu’elles soient symptomatiques ou pas.
Il demeure donc encore de nombreuses inconnues autour du déconfinement. La seule certitude que nous ayons à l’heure actuelle est que le 11 mai ne sonnera pas un retour à la normale pour la population et que les gestes barrières devront continuer à être appliqués. Les entreprises qui reprendront leurs activités doivent donc commencer dès maintenant, si ce n’est déjà fait, à adapter leur mode de travail à cette nouvelle période qui s’ouvre et dont on ne connaît pas la durée.