Danone : la RSE est-elle au cœur de sa stratégie ?

En 2021, Danone a changé de visage avec Antoine de Saint-Affrique, successeur d’Emmanuel Faber. Ce dernier, pourtant fervent défenseur de la RSE, n’a pas résisté aux pressions des marchés. La pandémie de Covid-19 a laissé des traces profondes : chute des ventes, baisse des marges, licenciements. Malgré un modèle d’entreprise à mission, la rentabilité a pris le dessus. Le nouveau dirigeant doit rétablir la confiance des actionnaires, tout en jonglant avec les attentes des consommateurs, plus que jamais tournés vers des produits sains. Pourtant, le Nutri-Score de certains produits phares de Danone est remis en question, et les ambitions sociales semblent s’effacer au profit de la profitabilité. En cause : la modification du Nutri-Score qui entraîne une dégradation de la note de ces produits. 

Avec ses 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Nestlé se positionne comme un colosse du secteur. Mais l’ère du changement ne l’épargne pas. Si la RSE a permis à l’entreprise de redorer son image, les attentes des consommateurs évoluent rapidement. Désormais, la transparence et la traçabilité des produits sont au cœur des préoccupations. L’industrie alimentaire produit environ 25 % des émissions de gaz à effet de serre en France.

La Responsabilité Sociétale des Entreprises, ou RSE, devient un pilier incontournable pour les grands groupes. Danone et Nestlé, bien que différents dans leurs approches, l’intègrent depuis des décennies. Cependant, la question persiste : peut-on réellement concilier rentabilité et éthique ? Chez Danone, la mise en avant des produits sains et du développement durable a longtemps dominé la stratégie. Mais les récentes décisions managériales montrent que les impératifs financiers sont souvent prioritaires. 

Les départs de dirigeants tels qu’Emmanuel Faber laissent planer un doute : la RSE est-elle réellement compatible avec les attentes des actionnaires ? Dans un contexte où les crises sanitaires et climatiques sont de plus en plus fréquentes, les entreprises du secteur agroalimentaire sont sous surveillance. Danone et Nestlé devront ajuster leur stratégie.