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Climat : pour Greenpeace,une convention citoyenne bridée par le gouvernement

08/10/2019



Le 4 octobre dernier, le Premier ministre Edouard Philippe a introduit la première session de la convention citoyenne pour le climat. Selon l',ONG Greenpeace, "au-delà des belles paroles dont le gouvernement est coutumier, il est regrettable que le mandat de cette convention n’ait pas été actualisé au regard des déclarations d’Emmanuel Macron à la tribune des Nations Unies les 23 et 24 septembre derniers."



Source : Pixabay, image libre de droits
Source : Pixabay, image libre de droits

Dans un communiqué, Greenpeace France explique qu'il y a moins de deux semaines, le Président de la République française soutenait à l’ONU un objectif de réduction des gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030. Or, la convention citoyenne qui s’ouvre aujourd’hui devra plancher sur des mesures visant une diminution de 40% des gaz à effet de serre à la même échéance, comme l’a réaffirmé le Premier ministre.

« Où est la cohérence ? Le discours d’Emmanuel Macron à New York n’était-il qu’un exercice facile pour briller sur la scène internationale, sans aucune conséquence sur nos politiques publiques ? » interroge Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat à Greenpeace France.

Le mandat de cette convention citoyenne est d’autant plus incertain que le ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a d’ores et déjà enterré une augmentation du prix du pétrole d’ici la fin du quinquennat, un levier qui devait pourtant être au coeur des débats. Avant même le début des discussions de la convention, le gouvernement prive ainsi les citoyennes et citoyens d’un outil majeur pour une transition écologique socialement juste : la contribution climat solidaire, soutenue par les associations depuis des mois. Cette contribution consiste à accompagner toute taxe carbone d’un mécanisme de redistribution sociale pour ne pas pénaliser les ménages les moins aisés.

Le lancement de cette convention ne doit pas faire oublier l’inaction continuelle du gouvernement. Après le vote définitif d’une loi énergie climat sans ambition, le projet de loi de finances 2020, présenté la semaine dernière, reconduit presque entièrement les 11 milliards de niches fiscales bénéficiant aux énergies fossiles, telles que l’absence de taxe sur le kérosène des avions.

« Les citoyens et citoyennes qui participent à la convention pour le climat doivent s’affranchir des limites imposées par le gouvernement, sans quoi leurs propositions ne seront pas à la hauteur de l’urgence climatique. C’est d’un changement radical de politique dont nous avons besoin pour éviter la catastrophe : nous comptons sur ces citoyennes et citoyens pour avoir le courage que les responsables politiques n’ont pas », appelle Clément Sénéchal.








1.Posté par Jy2m le 09/10/2019 18:20
Je crois que les Français devraient apprendre, de toute urgence, ce qu’est la démocratie et ce qu’elle n’est pas. La démocratie ne consiste pas à organiser des consultations citoyennes, grâce à Internet, qui s’ajoutent à des « ateliers citoyens » sur divers sujets comme le climat, les retraites et maintenant le revenu universel d’activité. D'une part parce qu’un gouvernement doit être capable de bâtir un projet tout seul et d’assumer les conséquences d’un éventuel rejet de celui-ci. D'autre part parce qu’avoir recours à une consultation citoyenne est un comportement très démagogique, car, alors qu’il ne s’agit ni d’un vote ni d’un sondage, le gouvernement peut tout de même dire qu’il a pris en considération les suggestions et remarques des « citoyens » (même si ce n’est pas vrai) pour faire accepter la réforme en question en la présentant alors comme n’étant plus seulement la sienne mais aussi un peu celle des Français.
Qui nous garantit que certaines remarques et suggestions ne sont pas passées à la trappe ? Rien. Qui nous garantit que la décision finale n’est pas, disons à 80 %, déjà prise avant la consultation citoyenne ? Rien. Car ce seront des députés (LREM) qui rédigeront la proposition de loi, en tenant compte ou pas ou en faisant semblant de tenir compte des avis émis lors de la consultation.
Quelle que soit la nature du sujet, la consultation citoyenne, qui est actuellement très utilisée en France, est une tromperie et doit être abandonnée au plus vite.
Certains naïfs diront qu’elle permet peut-être d’atténuer certaines positions que le rédacteur du projet serait tenté d’adopter et qu’il va rectifier grâce aux avis des « citoyens ». C’est peut-être parfois en partie vrai mais, encore une fois, la démocratie ne consiste pas à recueillir (gratuitement) des avis émis par des gens qui, pour des raisons qui leur sont propres, acceptent de s’exprimer mais à voter et à obtenir, grâce aux résultats du vote, une majorité permettant de donner le pouvoir à des individus ou à déterminer une position dominante en cas de référendum.
Même si la participation des citoyens a déjà été utilisée, souvent localement, par d’autres pays sous le nom de « Démocratie participative », dans la plupart des cas cette participation est suivie de référendums ou, à défaut, de sondages délibératifs.
En France la consultation citoyenne, qui est aujourd’hui utilisée de manière quasi systématique, n’est ni un référendum ni un sondage et peut donc être assimilée à du bavardage dont on va ou non tenir compte.
C’est pourquoi je demande aux parlementaires qui ont encore une idée de ce que doit être la démocratie, de faire en sorte que les consultations citoyennes ne puissent plus être utilisées par les gouvernements en place et qu’elles soient donc désormais interdites.

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