Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat à Greenpeace France, « l’Europe doit atteindre la neutralité carbone bien avant 2050 si nous voulons maintenir la hausse globale des températures à 1,5°C et éviter le pire du changement climatique. On ne peut pas se contenter d’objectifs de long terme qui n’engagent à rien. Nous devons rehausser drastiquement nos objectifs climatiques à court terme et surtout engager des actions concrètes pour réduire les émissions dès maintenant : chaque report coûte des vies, aujourd’hui et demain. »
Greenpeace appelle ainsi l’Union européenne à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 65% d’ici à 2030 (par rapport au niveau de 1990) et à atteindre zéro émissions nettes en 2040.
Emmanuel Macron, qui s’est posé en chef de file de la lutte contre le changement climatique sur la scène européenne ne semble pour autant pas vraiment décidé à y mettre les moyens, rappelle Greenpeace dans son communiqué : "la France rechigne à contribuer davantage au budget européen pour soutenir les Etats européens les plus pauvres dans leur transition écologique. C’est pourtant un levier essentiel pour que les pays de l’Union européenne agissent de concert et efficacement contre le changement climatique."
Par ailleurs, la crédibilité du Président français dans ces négociations européennes est de plus en plus entamée par l’absence de politiques publiques nationales à la hauteur du défi climatique : « Emmanuel Macron a beau jeu d’exhorter ses homologues à plus d’actions sur le climat mais, en 2018, la France a été à nouveau incapable de respecter ses propres objectifs en matière d’émissions de gaz à effet de serre. La loi mobilités ou la loi énergie-climat, en cours d’examen, défendent avant tout les intérêts des industries automobile, aéronautique, nucléaire et extractive : date de fin de vente des véhicules diesel et essence trop tardive, maintien de la niche fiscale sur le kérosène, report de dix ans de la baisse du nucléaire. Il faut mettre un terme à cette République des pollueurs qui maintient le statu quo », estime Clément Sénéchal.