Le projet de Bolloré
Bolloré, acteur principal de la logistique en Afrique, peut étonner certain par son implication dans un projet aussi ambitieux que celui des voitures en partage. Pourtant, ce dernier a un intérêt majeur dans cette opération. En effet, le groupe exerce aussi une activité de stockage d'énergie et a déjà un modèle de voiture électrique ; la Blue Car. Il dispose d'usines en Bretagne et au Québec qui produisent des batteries Lithium-métal-polymère et permettent à sa Blue Car de posséder une plus grande autonomie que les autres voitures électriques du marché. C'est notamment grâce à ces atouts que Bolloré a pu décrocher le marché d'Auto' lib dont il aura la gestion complète pendant douze ans. Le secteur émergeant des voitures électriques étant incertain d'un point de vue technologique, mais possédant un grand potentiel d'avenir, le groupe Bolloré sûr de la fiabilité de ses batteries, entend donc faire de l'Autolib à Paris sa vitrine technologique.
Autolib, une démonstration technologique
Avec ses Blue Car qui sillonnent depuis peu les rues de Paris, la technologie que possède Bolloré en matière de stockage d’énergie est placée sous le regard de la communauté internationale. Une démonstration grandeur nature de son savoir-faire, qui pourrait à terme rapporter gros, car sa technologie pourrait être massivement plébiscitée à l’étranger. Mais les incertitudes restent grandes, notamment sur la capacité du groupe à tenir les délais de production et à mettre en place le réseau de voiture en partage. Ayant à charge la mise en place du système dans son intégralité et même si Bolloré affiche une grande confiance, les différents fournisseurs du groupe ne se sont fait connaitre que tardivement laissant craindre des retards ou perturbations. Il y a matière à se poser des questions, car le groupe Bolloré dont on attendait la Blue Car depuis 2006, a finalement lancé cette dernière après plus de six ans de suspens.
Bolloré mise gros
L’incertitude fut majeure, mais le groupe Bolloré s'est voulu rassurant avec ses engagements financiers. En effet, ce dernier a fait les choses en grand pour dissiper les doutes quant à sa capacité à mettre en place l’Autolib. Il avait promis de couvrir les pertes financières à hauteur de soixante millions d’euros et a donné vingt millions d’euros de garantie financière en cas de retard de livraison des véhicules ou stations. Son engagement financier colossal montre la détermination du groupe à placer sa technologie sur le devant de la scène internationale par le biais de l’Autolib à Paris. Avec un investissement total de deux cents millions d’euros, Bolloré se verra tout de même octroyer des subventions pour la mise en service des stations de ravitaillement. Avec cinquante mille euros d’aide pour chaque station, les pouvoirs publics apportent ainsi cinquante millions d’euros de subvention qui aideront le groupe Bolloré à trouver la rentabilité d’ici sept ans de fonctionnement.