Aucun doute sur la rentabilité de l’exploitation, en revanche les effets sur l’environnement sont sujets à interrogation. C’est ainsi que l’on pourrait résumer les interrogations du Groenland sur l’exploitation du sable issu de la fonte des glaciers. « Le réchauffement climatique est à l'origine de la destruction de la calotte glaciaire de l'île, produisant, de fait, une immense quantité d'eau de fonte chargée du bon type de sable pour la production de béton. Même si le Groenland ne mesure que trois fois la taille du Texas, sa calotte glaciaire est à la source de 8% des sédiments fluviaux en suspension qui se déversent dans l'océan. Le pays doit désormais décider si l'exploitation à plus grande échelle de ce sable serait tenable économiquement, socialement et, surtout, écologiquement » explique un article de Slate qui s’appuie sur des analyses et entretiens avec des experts réalisés par la presse anglo-saxone.
Jusqu’ici, le Groenland n’exploite le sable à des fins de fabrication de béton que pour son usage domestique et sous contrainte d’autorisations des autorités. Des permis d’exploiter qui prennent en compte les conséquences environnementales et qui seraient vraisemblablement plus exigeant pour des exploitations industrielles à visées d’exportations.
« Le gouvernement du Groenland a d'ailleurs travaillé avec un cabinet de conseil qui a conclu que l'exportation du sable vers l'Europe n'est pas économiquement réalisable pour le moment. S'ajoutent à cela d'autres critères tels que l'évolution future des coûts d'exportation et le fait que le Groenland pourrait alors se retrouver en concurrence avec l'Europe. Enfin, le paradoxe est notable, un monde avec plus de récolte de sable pour fabriquer du béton signifierait aussi plus d'émissions de dioxyde de carbone, plus de réchauffement et donc toujours plus de fonte de la calotte glaciaire » conclue Slate. Relativisant très sérieusement le supposé effet d’aubaine de la fonte des glaces.