​Pollution de l’eau, les méduses à la rescousse des océans

Sébastien Arnaud
17/07/2015


D’après les travaux de scientifiques spécialistes de l’environnement de l’INSERM et de l’IMBE, les méduses pourraient permettre de filtrer l’eau. Ces animaux souvent considérés comme nuisibles pourraient être une solution face aux déchets technologiques de l’homme.



Face aux déchets technologiques de l’homme, le mucus des méduses pourrait être une solution afin d’épurer l’eau. C’est ce qu’ont découvert Philippe Barthélémy et son équipe, de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), les scientifiques travaillant sous l’autorité d’Alain Thiéry, de l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) ainsi que Fabien Lombard, travaillant à  la station marine de Villefranche-sur-Mer.

Mais pourquoi se servir des méduses, alors que des stations d’épuration existent ? Car il existe une pollution dite invisible, composée de « nanoparticules ». Face au mucus des méduses, ces nanoparticules se réunissent étroitement autour de ce dernier :
"De plus en plus de produits contiennent des nanoparticules : composants électroniques et informatiques, peintures, crèmes solaires et cosmétiques, agents de contraste pour l'imagerie médicale ou encore médicaments… Mais les ingénieurs qui les ont développés ne se sont pas demandé ce qu'ils allaient devenir dans la nature", assure Philippe Barthélémy dans un article du Point , le 16 juillet dernier. Conséquence : ils se dispersent et s'accumulent dans l'eau. Ils persistent ainsi dans l'environnement et peuvent se transmettre de génération en génération dans des espèces animales. »

Un brevet avait été déposé…avant de penser aux méduses

Avant de se tourner vers les méduses, les scientifiques ont d’abord réfléchi à un gel industriel, à appliquer pendant l’épuration et la stabilisation de l’eau. La découverte du mucus des méduses, véritable filtre naturel des eaux polluées, est venue ensuite, et n’a pas tardée à faire l’objet d’un brevet déposé par les chercheurs.
 
Si la pullulation des méduses peut être néfastes pour les baigneurs et donc le tourisme, cette découverte, si elle est développée, serait  un véritable plus pour l’environnement : elle serait favorable aux hommes, mais également bienfaisante pour les poissons, même si certaines espèces de méduses relativement urticantes, tuent chaque année un grand nombre de poissons.