​Les troubles religieux au travail ont progressé en 2020

06/05/2021


Le baromètre de l’Institut Montaigne estime que les comportements « rigoristes » liés à la religion ont augmenté en 2020-2021. D’après les chiffres de l’Observatoire du fait religieux en entreprise (OFRE), 12% des lieux de travail interrogés ont été concernés, contre moins de 8% l’année précédente.



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Cela reste minoritaire, mais la tendance est à la hausse. Dans son baromètre publié jeudi 6 mai, l’Institut Montaigne fait le point sur les conflits en entreprise liés aux questions religieuses. Les chiffres de l’Observatoire du fait religieux (OFRE) – issus de questionnaires envoyés à 25 000 managers -  soulignent des incidents dans 12% des lieux de travail, tandis qu’en 2019 cette même proportion était en dessous de 8%. « Ces cas comprennent aussi bien le refus de travailler avec une femme que la remise en cause de la hiérarchie, le refus d'effectuer certaines tâches ou la tentative d'imposer une pratique religieuse au travail. Ils sont « très majoritairement repérés dans les situations où la religion principalement présente est l'islam » (plus des trois quarts des cas), précise le baromètre, qui mentionne pour la première fois les différentes religions et souligne en outre que l'appartenance à une religion est aussi source de discrimination » rapporte Le Figaro.
 
Il est important de se focaliser sur la question des conflits, car les commentaires sur ce sujet ont tendance à souligner le fait religieux en lui-même. Or si deux tiers des managers disent que des aspects liés au fait religieux se présentent régulièrement (31,3%) ou occasionnellement (35,2%), une petite partie se mue en conflits. Demander des congés pour une fête religieuse ou l’évoquer dans des discussions personnelles acceptables dans le milieu professionnel, de l’aveu même des managers. « 73% des situations concernent l'islam, 20% le catholicisme, 15% le judaïsme et 13% les cultes évangéliques. L'islam et le protestantisme évangélique sont le plus souvent les seules religions visibles. Quelle que soit la religion, ce sont, comme en 2019, les demandes d'absence et d'aménagement du temps de travail (au moment du ramadan ou pendant les jours religieux non chômés des catholiques, comme le Vendredi Saint) qui représentent les faits religieux les plus fréquents avec 29% des cas, devant le port visible de signes religieux (24%) » appuie le quotidien.