​Captures accidentelles : les aires marines protégées pas toujours efficaces

11/03/2022


Alors que l’objectif principal dans la lutte pour la protection de la biodiversité marine est l’extension des aires marines protégées, une étude rappelle qu’elles n’empêchent pas totalement les captures accidentelles.



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Une fois les objectifs atteints, le combat de sera pas terminé. Car même si les zones marines protégées sont présentées comme le principal obstacle pour lutter contre les captures accidentelles, elles ne feront pas tout. « Mais ces aires permanentes sont-elles le meilleur moyen de lutter contre les captures accidentelles ? Maite Pons, le chercheur américain Ray Hilborn et une équipe internationale ont étudié une quinzaine de pêcheries à travers le monde, comme celle de l’espadon californien ou du thon sud-africain. Dans un article paru cette semaine dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, ils constatent qu’une fermeture classique de la pêche dans 30 % d’une zone fixe permet de réduire les prises accidentelles d’environ 16 %, alors que ces dernières chutent de 57 % dans les zones fermées dynamiques, autrement dit déplacées en fonction de l’endroit où les espèces (tortues, requins…) sont le plus touchées. Et ce sans diminuer les captures d’espèces cibles.
Les zones statiques sont de moins en moins adaptées pour limiter ces captures, notamment à cause du réchauffement des océans, qui pousse les espèces à se déplacer vers des zones plus froides » nuance Le Figaro.
 
D’autant que les variations du climat font évoluer les habitudes et zones de vie des espèces. Une tendance qui rend moins efficace l’instauration de zones délimitées et statiques. « Faut-il pour autant en finir avec les aires marines protégées ? Évidemment non, puisqu’elles ont bien d’autres fonctions de conservation de la biodiversité, rappellent les auteurs. Mais il faut selon eux « mettre en place des mécanismes de réglementation plus réactifs et plus souples » pour lutter contre les captures accidentelles. Des systèmes plus contraignants qui existent déjà localement, notamment en Alaska ou en Australie. « En Europe, un système similaire en place depuis 2009 permet de limiter les captures de juvéniles de cabillaud, merlan, églefin et lieu noir, dans l’est de la mer du Nord, indique Clara Ulrich, directrice scientifique adjointe à l’Ifremer. « Quand un navire d’inspection contrôle trop de prises de petits poissons, une zone peut être fermée pendant vingt jours. Ce que vient d’annoncer le Danemark pour janvier. » » rapporte le quotidien.