​Automobiles, les industriels demandent à Trump d’alléger les normes antipollution

Sébastien Arnaud
15/02/2017


La mise au pas de l’industrie automobile par Donald Trump qui leur avait ordonné de construire américain semble au fina bien artificiel. Dans un courrier au président américain la plupart d’entre eux demandent la remise en question des normes antipollution. Une démarche qui en dit long sur la sincérité de leur engagement dans le domaine…



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Le « storytelling » du bras de fer entre Donald Trump et l’industrie automobile était pourtant si beau. Le nouveau président des Etats-Unis avait réussi à discipliner ces mastodontes en obtenant de leur part l’engagement d’investir des milliards de dollars dans le pays. Un acte fort en faveur de la lutte contre la délocalisation et la désindustrialisation.
 
La suite des événements montre que l’engagement des industriels n’a pas été consenti uniquement par obéissance ou patriotisme. Dix-huit constructeurs automobiles viennent en effet de signer une lettre adressée à Donald Trump dans laquelle ils demandent à ce que les normes antipollution soient remises en question. La lettre publiée par l’agence de presse Reuters montre que les quelques milliards d’investissement domestiques attendent un retour immédiat puisqu’ils estiment que la réforme des normes de dépollution vont leur coûter 200 milliards de dollars en treize ans.
 
« La réforme des normes d'émissions avait été imposée par Barack Obama afin de réduire les émissions de polluants. Une première salve de normes avait été appliquée entre 2012 et 2016. L'agence de protection de l'environnement (EPA) avait jusqu'en 2018 pour définir de nouveaux objectifs pour la période arrivant à terme en 2022 » rappelle La Tribune . La réponse du président américain n’est pas encore connue mais ses décisions dans le domaine de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique rendent tout à fait probable un détricotage de la réforme.  
 
En termes d’image pour les constructeurs, cette lettre est catastrophique. Après avoir pendant des années, pour la plupart d’entre eux, axé leur marketing et leur communication sur leur responsabilité environnementale voilà qu’ils s’unissent pour demander un droit à polluer plus. Une approche maladroite et courtermiste qui accentue l’impression générale de méfiance vis-à-vis des déclarations de responsabilité du secteur.