Monsanto condamné à indemniser l'agriculteur français
Le géant américain a perdu jeudi en appel dans le dossier qui l'opposait à un agriculteur de Charente qui a inhalé des vapeurs de l'herbicide Lasso. La condamnation du groupe abime un peu plus la réputation du groupe déjà conspué en France dans le dossier des OGM.
La nouvelle a fait la une des médias : Monsanto vient d’être condamné sans l'affaire de l'agriculteur charentais intoxiqué. Le jugement en appel affirme que la société américaine va devoir indemniser « entièrement » le céréalier qui est aujourd'hui en partie handicapé. « Paul François, céréalier à Bernac, en Charente, avait été intoxiqué en avril 2004 après avoir inhalé des vapeurs de Lasso. Le groupe avait été reconnu «responsable» en première instance en 2012 de l'intoxication et condamné à «indemniser entièrement» le céréalier charentais, partiellement handicapé. Monsanto avait fait appel du jugement. A l'audience en mai dernier, le groupe avait répété que son produit «n'était pas dangereux» et que «les dommages invoqués n'existent pas» » rapporte Le Figaro. « La reconnaissance de la responsabilité de Monsanto dans cette affaire est essentielle : les firmes qui mettent sur le marché ces produits doivent comprendre que dorénavant elles ne pourront plus se défausser de leurs responsabilités vis-à-vis des pouvoirs publics ou l’utilisateur et que des comptes leur seront demandés, Maria Pelletier, présidente de l’ONG Générations futures. C’est une étape importante pour toutes les autres victimes des pesticides qui espèrent voir enfin confirmée la responsabilité des firmes dans la survenue des maladies qui les touchent » explique un communiqué de l'ONG Générations futures cité par Le Monde.
Monsanto, image d'ennemi public
Lors du jugement la défense du groupe n'a pas démordu de sa position. Cible des militants écologistes depuis des années la firme américaine vient de perdre une bataille juridique qui risque d'accentuer un positionnement marketing très particulier. En effet, Monsanto est une de ces entreprises qui seraient en haut du tableau des groupes les plus impopulaires. Faisant parler d'elle en France quasiment systématiquement négativement, l'entreprise gagnerait à avancer des éléments qui confortent sa thèse en s'appuyant sur des équipes scientifiques neutres plutôt que de soutenir mordicus sa thèse. Tant que les batailles juridiques se multiplient sans que la stratégie globale du groupe ne semble évoluer, l’image de géant industriel ennemi des petits exploitants et de l’environnement.