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Les chiffres inquiétants de l’exposition des mineurs à la pornographie
Une étude IFOP/OPEN, datée de 2017, témoigne d’une forte hausse de la consultation des contenus pornographiques par des mineurs toujours plus jeunes. En 2017, ils étaient 51 % à consulter des sites pornographiques, contre 37 % en 2013. Cette exposition précoce aux films pour adultes impacte très fortement la sexualité des adolescents, qui reconnaissent tenter de reproduire, dans 25 % des cas, les scènes visionnées pendant les actes sexuels. Mais surtout, la pornographie contribue à diffuser une vision normée de la sexualité, en brouillant la notion de consentement, d’égalité femmes – hommes ou en promouvant la domination masculine. La hausse de la fréquentation de plateformes pornographiques par les mineurs est liée à une facilité d’accès accrue avec le développement des sites gratuits et une prise de conscience partielle des parents qui, bien souvent, ne se dotent pas des outils de contrôle à leur disposition. Les sites gratuits, très largement hébergés à l’étranger, échappent totalement au contrôle de la justice française et le simple message d’avertissement à l’entrée du site ne dissuade pas les plus jeunes visiteurs. Du côté des réseaux sociaux, beaucoup ont, d’eux-mêmes, pris la mesure du problème et agi en faveur de la protection des mineurs.
Des réactions parfois tardives des plateformes
Les mesures mises en œuvre par les réseaux sociaux sont particulièrement scrutées. En effet, ils sont un vecteur d’exposition aux contenus pornographiques et, bien souvent, utilisés par des utilisateurs aux comportements inappropriés. Et surtout, les 13 – 17 ans y sont surreprésentés. Selon une étude du Pew Research Center, publiée en 2018, 51 % des 13 – 17 ans américains utilisent régulièrement Facebook, 72 % Instagram et 69 % Snapchat. En décembre 2018, c’est le réseau social de microblogging Tumblr qui avait interdit l’ensemble des contenus pour adulte sur sa plateforme. En novembre dernier, Instagram a supprimé le compte de 9 000 personnes suspectées de partager des contenus numériques jugés inappropriés, majoritairement des actrices pornographiques. Mais les réseaux sociaux développent aussi des capacités d’action réactives pour maitriser, en direct, les abus identifiés et garantir la sécurité de leurs membres. Un dispositif plus délicat mais aussi plus efficace pour contrer les dérives.
Modération humaine, technologie et algorithmes : Yubo choisit la manière forte
Pour les plateformes de médias sociaux, une modération efficace reste l’un des objectifs à atteindre. Certains s’en sortent bien. Yubo, une plateforme sociale française dédiée aux 13 – 25 ans, s’est ainsi attachée les services de Yoti, un des leaders de la sécurité en ligne. Ce partenariat permet à Yubo de garantir l’impossibilité à un jeune de moins de 13 ans de s’inscrire sur la plateforme grâce à un système de reconnaissance faciale et, en cas de doute, une vérification de la carte d’identité. Instagram aussi, après une vague de critiques, avait fini par renforcer l’interdiction de son réseau social aux moins de 13 ans, en décembre dernier. Plus encore, Yubo a développé un algorithme permettant d’identifier, en temps réel, toute forme de nudité, même partielle, sur la plateforme et d’exclure les utilisateurs fautifs le cas échéant. Pour autant, Yubo ne néglige pas la modération humaine. « Nous avons ainsi prévu de multiplier par cinq le nombre de nos modérateurs, présents partout dans le monde » explique Sacha Lazimi, CEO de Yubo, au magazine Entreprendre. « Nous avons créé un safety board, composé par exemple d’un ancien sous-directeur d’Interpol ou de spécialistes de la lutte contre le harcèlement en ligne ou de la protection des mineurs », poursuit-il.
Contrôle parental et sensibilisation
Le protocole d’engagements à la prévention prévoit aussi une mobilisation des pouvoirs publics, du secteur associatif et, surtout, des acteurs du numérique pour contribuer à lutter contre ce phénomène. « Comme nous n’admettons pas qu’un enfant entre dans un sex-shop, il n’est pas plus tolérable qu’il puisse accéder à des contenus pornographiques sur Internet ou des réseaux sociaux » a affirmé en ce sens Cédric O, secrétaire d’État chargé du Numérique. Le protocole engage ainsi les professionnels du numérique (opérateurs mobiles, fournisseurs d’accès internet, éditeurs de système d’exploitation…) à renforcer la simplicité de l’installation des dispositifs de contrôle parental et à en démocratiser l’accès par des campagnes d’information auprès des parents. En effet, aujourd’hui, moins de la moitié des ordinateurs familiaux sont dotés d’un logiciel de contrôle parental. Sur les smartphones et tablettes, ils restent globalement inexistants. Parallèlement, une action plus en amont des pouvoirs publics et des acteurs associatifs est aussi prévue par le biais de dispositifs de sensibilisation des jeunes aux bonnes pratiques et à la diffusion numérique de la sexualité en ligne.
Une étude IFOP/OPEN, datée de 2017, témoigne d’une forte hausse de la consultation des contenus pornographiques par des mineurs toujours plus jeunes. En 2017, ils étaient 51 % à consulter des sites pornographiques, contre 37 % en 2013. Cette exposition précoce aux films pour adultes impacte très fortement la sexualité des adolescents, qui reconnaissent tenter de reproduire, dans 25 % des cas, les scènes visionnées pendant les actes sexuels. Mais surtout, la pornographie contribue à diffuser une vision normée de la sexualité, en brouillant la notion de consentement, d’égalité femmes – hommes ou en promouvant la domination masculine. La hausse de la fréquentation de plateformes pornographiques par les mineurs est liée à une facilité d’accès accrue avec le développement des sites gratuits et une prise de conscience partielle des parents qui, bien souvent, ne se dotent pas des outils de contrôle à leur disposition. Les sites gratuits, très largement hébergés à l’étranger, échappent totalement au contrôle de la justice française et le simple message d’avertissement à l’entrée du site ne dissuade pas les plus jeunes visiteurs. Du côté des réseaux sociaux, beaucoup ont, d’eux-mêmes, pris la mesure du problème et agi en faveur de la protection des mineurs.
Des réactions parfois tardives des plateformes
Les mesures mises en œuvre par les réseaux sociaux sont particulièrement scrutées. En effet, ils sont un vecteur d’exposition aux contenus pornographiques et, bien souvent, utilisés par des utilisateurs aux comportements inappropriés. Et surtout, les 13 – 17 ans y sont surreprésentés. Selon une étude du Pew Research Center, publiée en 2018, 51 % des 13 – 17 ans américains utilisent régulièrement Facebook, 72 % Instagram et 69 % Snapchat. En décembre 2018, c’est le réseau social de microblogging Tumblr qui avait interdit l’ensemble des contenus pour adulte sur sa plateforme. En novembre dernier, Instagram a supprimé le compte de 9 000 personnes suspectées de partager des contenus numériques jugés inappropriés, majoritairement des actrices pornographiques. Mais les réseaux sociaux développent aussi des capacités d’action réactives pour maitriser, en direct, les abus identifiés et garantir la sécurité de leurs membres. Un dispositif plus délicat mais aussi plus efficace pour contrer les dérives.
Modération humaine, technologie et algorithmes : Yubo choisit la manière forte
Pour les plateformes de médias sociaux, une modération efficace reste l’un des objectifs à atteindre. Certains s’en sortent bien. Yubo, une plateforme sociale française dédiée aux 13 – 25 ans, s’est ainsi attachée les services de Yoti, un des leaders de la sécurité en ligne. Ce partenariat permet à Yubo de garantir l’impossibilité à un jeune de moins de 13 ans de s’inscrire sur la plateforme grâce à un système de reconnaissance faciale et, en cas de doute, une vérification de la carte d’identité. Instagram aussi, après une vague de critiques, avait fini par renforcer l’interdiction de son réseau social aux moins de 13 ans, en décembre dernier. Plus encore, Yubo a développé un algorithme permettant d’identifier, en temps réel, toute forme de nudité, même partielle, sur la plateforme et d’exclure les utilisateurs fautifs le cas échéant. Pour autant, Yubo ne néglige pas la modération humaine. « Nous avons ainsi prévu de multiplier par cinq le nombre de nos modérateurs, présents partout dans le monde » explique Sacha Lazimi, CEO de Yubo, au magazine Entreprendre. « Nous avons créé un safety board, composé par exemple d’un ancien sous-directeur d’Interpol ou de spécialistes de la lutte contre le harcèlement en ligne ou de la protection des mineurs », poursuit-il.
Contrôle parental et sensibilisation
Le protocole d’engagements à la prévention prévoit aussi une mobilisation des pouvoirs publics, du secteur associatif et, surtout, des acteurs du numérique pour contribuer à lutter contre ce phénomène. « Comme nous n’admettons pas qu’un enfant entre dans un sex-shop, il n’est pas plus tolérable qu’il puisse accéder à des contenus pornographiques sur Internet ou des réseaux sociaux » a affirmé en ce sens Cédric O, secrétaire d’État chargé du Numérique. Le protocole engage ainsi les professionnels du numérique (opérateurs mobiles, fournisseurs d’accès internet, éditeurs de système d’exploitation…) à renforcer la simplicité de l’installation des dispositifs de contrôle parental et à en démocratiser l’accès par des campagnes d’information auprès des parents. En effet, aujourd’hui, moins de la moitié des ordinateurs familiaux sont dotés d’un logiciel de contrôle parental. Sur les smartphones et tablettes, ils restent globalement inexistants. Parallèlement, une action plus en amont des pouvoirs publics et des acteurs associatifs est aussi prévue par le biais de dispositifs de sensibilisation des jeunes aux bonnes pratiques et à la diffusion numérique de la sexualité en ligne.